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Réorganisation du secteur public


Réorganisation du secteur public
La première année du quatrième mandat aura quand même débouché sur la concrétisation de certaines annonces faites précédemment, notamment dans le secteur industriel.La première voiture made in Algeria est bien sortie d'usine, et la restructuration du secteur industriel public, promise par le ministre de l'Industrie, Abdesslam Bouchouareb, a bien eu lieu à travers la création de 7 nouveaux groupes dans les secteurs de l'agro-industrie, textiles et cuirs, l'industrie chimique, les équipements électrodomestiques, électroniques et électriques, mécanique, la sidérurgie et métallurgie, les industries locales. Ils s'ajoutent aux groupes déjà existants (SNVI, Saidal, SNTA, GICA et Manal).La nouvelle configuration est censée redonner un second souffle à un secteur public en difficulté, en vue de concrétiser la diversification de l'économie et promouvoir les exportations hors hydrocarbures.D'ici juin prochain, le conseil des participations de l'Etat aura examiné les plans d'action des 12 groupes, et ce n'est qu'alors qu'ils seront véritablement opérationnels, selon le ministre de l'Industrie. Ils bénéficieront en tout cas encore du soutien de l'Etat. Une enveloppe de plus de 8 milliards de dollars, reliquat des 12 milliards de dollars consacrés par l'Etat au développement des entreprises publiques et dont 30% seulement ont été consommés, selon l'APS. Les 70% restants seront «affectés aux nouveaux groupes», a précisé la même source. D'autres mesures comme la réorganisation du commerce extérieur ont également été annoncées.Fruit d'une stratégie bien pensée ou effet de conjoncture ' Hocine Khaldoun, cadre du FLN et ancien député, estime que le gouvernement «doit prendre des mesures pour s'adapter à la conjoncture, tout en définissant des stratégies qui sont le signe d'une maîtrise politique et économique».Le nombre de reconfigurations auxquelles le secteur industriel public a été soumis depuis des années sans effets probants en matière de valeur ajoutée suggèrent cependant une énième tentative désespérée de sauvetage. Pour Farid Yaïci, les mesures annoncées, telles que la réintroduction de la licence d'importation ou la réorganisation du secteur industriel public «ne peuvent être que conjoncturelles et en aucun cas régler les problèmes de fond dont souffre l'économie algérienne», à savoir «l'inaptitude à développer une croissance économique endogène (par le développement du capital humain, les savoir-faire et le progrès technique), incapacité à fournir une offre de production diversifiée et à intégrer le secteur informel dans l'économie formelle, non compétitivité de son industrie, son agriculture et ses services et, enfin, sa carence en innovation».Pour se développer, l'économie algérienne a besoin de «réformes qui doivent concerner l'environnement des affaires, l'innovation et le capital humain, la compétitivité globale, la meilleure allocation des ressources et, enfin, la liberté économique pour être en phase avec la liberté commerciale en vigueur depuis déjà plus de trois décennies». En attendant, le ministre a invité les gestionnaires des nouveaux groupes industriels soumis à des contrats de performances à «gérer, faire des choix et à les assumer», dans le cadre d'une liberté d'initiative et de concertation.Toutefois, la dépénalisation de l'acte de gestion promise par Bouteflika, mais toujours pas en vigueur, risque encore une fois de brider les initiatives des plus téméraires.




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