Renouvellement progressif des vieux bus

Cela fait une semaine déjà que l'ultimatum du wali de Constantine, relatif au retrait de la circulation des vieux bus, a expiré. Mais, à l'exception de la desserte centre-ville/Benchergui, qui traverse l'avenue Kitouni Abdelmalek, où les vieux bus sont toujours « interdits de circulation», interdiction par la population de cette avenue, suite au terrible drame qui a secoué ce quartier le 30 mars dernier et qui a coûté la vie à un petit garçon, les autres lignes sont toujours normalement exploitées par ces mêmes engins. Renseignements pris auprès des autorités locales, et des représentants de l'Association des transporteurs urbains, il s'avère que la décision du wali est appliquée, mais d'une manière progressive, semble-t-il. Le directeur des transports de la wilaya explique « que ces bus usagés, pour ainsi dire ces épaves, ont été à l'origine de trop d'accidents mortels dans plusieurs quartiers de la ville. Notre rôle consiste, en tant qu'autorités locales, à veiller au confort, à la quiétude de la population et particulièrement à la prévention d'accidents, et même préserver l'environnement des véhicules polluants. Leur remplacement est irrémédiable et nous agissons dans ce sens auprès de leurs propriétaires. Il reste encore 64 de ces engins qui doivent disparaître.  La décision irrévocable a été d'ailleurs favorablement accueillie par les représentants de la société civile, ainsi que les élus de l'Assemblée populaire de la wilaya. Le renouvellement des autorisations d'exploitation continue à se faire avec une invitation formelle de « remplacement du bus usagé dans des délais rapides », soutient encore notre interlocuteur. Et d'ajouter qu'il y a donc une temporisation pour ne pas « supprimer brutalement la source des revenus des transporteurs, mais aussi pour des raisons pratiques vu que les démarches d'achat de nouveaux engins prend du temps ». « En tant que représentants de l'autorité locale, nous invitons les transporteurs à la mise à niveau et à la modernisation du parc du transport urbain. Cette sensibilisation a été bien accueillie, puisque la plupart des véhicules, en question, circulent avec des pancartes «à vendre», soutient encore le même responsable. Même son de cloche du côté de l'Association des transporteurs. Selon les dires de son président, « une opération de sensibilisation est actuellement menée par les responsables de l'association pour le remplacement du parc usagé. C'est en voie de réalisation puisque plusieurs d'entre eux, une vingtaine environ, sont près de la conclusion définitive des contrats d'achat. D'autres, dans l'attente de cette acquisition, ont décidé de garer leurs véhicules ». A noter qu'une velléité de reprise de la desserte centre-ville/Benchergui a été tentée, dernièrement, par trois ou quatre transporteurs. Cette opération a échoué, en raison de l'opposition virulente des riverains de l'avenue Kitouni Abdelmalek qui ne démordent pas et refusent toujours le passage des vieux bus par leur rue. Et ce ne sont que les véhicules neufs ou récents qui sont acceptés. Mais ils sont nettement insuffisants par rapport à la densité de la population des nombreuses cités desservies sur ce trajet.