Renforcer des échanges économiques très modestes

Le forum d'affaires algéro-allemand s'ouvre aujourd'hui à Alger. Une délégation de 70 hommes d'affaires allemands participeront, aujourd'hui, aux côtés de leurs homologues algériens, aux travaux de cette rencontre. Angela Merkel, la chancelière allemande, devait ouvrir, aux côtés du Premier ministre Abdelmalek Sellal, cette rencontre. Son déplacement à Alger a été reporté en raison de la maladie du Président.Ce rendez-vous d'affaires, notons-le, est destiné à booster l'investissement allemand en Algérie jusqu'ici très frileux. En effet, depuis la création de la commission mixte algéro-allemande en 2011, peu de partenariats industriels ont été conclus.Exception : on peut noter, récemment, l'engagement du constructeur allemand à monter une usine d'assemblage de véhicules de marque Volkswagen qui sera mise en service, en principe, en 2017. Bémol, du moins durant la première phase, Volkswagen n'injectera pas de gros montants d'investissements dans l'installation industrielle. Cette usine aura une capacité de seulement 10 000 unités par an dans une première étape.La partie allemande est, pour ainsi dire, beaucoup plus en Algérie dans le rôle de partenaire technologique, de fournisseur de licences que d'investisseur. C'est le cas de Mercedes pour l'usine de montage de 4X4 à Tiaret où le bailleur de fonds étranger est un partenaire émirati. Même topo pour le partenariat pour le montage de bus et autobus Mercedes à Rouiba, en partenariat avec la SNVI.Cette prudence n'est pas particulière à l'Allemagne. C'est également le cas des autres pays de l'Union européenne. Cette attitude s'explique par un climat des affaires encore contraignant, par la règle du 51/49.Mais cette tendance peut s'inverser. L'objectif du forum d'affaires algéro-allemand est de contribuer à baliser la voie vers la multiplication de partenariats industriels algéro-allemands.Le marché algérien reste très attractif, particulièrement dans ses segments mécaniques, chimie, sidérurgie ainsi que dans les énergies renouvelables. Les opportunités d'investissement restent importantes. Mais sans leur concrétisation, la relation économique restera déséquilibrée. En effet, la balance commerciale bilatérale est déficitaire au détriment de l'Algérie. Sur les onze premiers mois de l'année 2016, l'Allemagne a exporté pour 2,7 milliards de dollars. Ses importations de produits algériens durant cette période ont été très modestes.En revanche, ses ventes d'armes atteignent un niveau très important. Selon Reuters, l'Allemagne a vendu en 2016 pour 4 milliards de dollars d'armements à l'Algérie.On peut cependant se demander si l'Algérie ne devrait pas demander la réciprocité en termes de nouveaux investissements industriels et de transferts de savoir-faire pour rééquilibrer cette relation. D'autant qu'au chapitre politique une convergence de vues sur de lourds dossiers tels que la Libye ainsi qu'un renforcement de la coopération sécuritaire sont constatés.K. Remouche