Relogement des habitants des immeubles en péril

Les habitants des terrasses et des caves se disent oubliés Les divers programmes, mis en œuvre pour régler la crise de logement, n’étant pas parvenus à mettre fin aux souffrances des Oranais, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer l’ouverture d’enquêtes sur des bénéficiaires. A ce sujet, on confie que l’on a l’impression que des responsables semblent ignorer que de nombreuses familles habitent sur des terrasses et dans des caves et que le centre-ville n’est pas non plus épargné par ce phénomène. A ce même propos, on apprend, qu’en raison de l’exiguïté de leurs gîtes et de l’absence de commodités, des familles entières végètent dans une indescriptible promiscuité et aspirent à un logement décent qui préserve leur dignité et leur...intimité. En effet, non loin de la place du Moudjahid, anciennement place Jeanne d’Arc, plus exactement au n° 2 du boulevard Hammou Boutlelis, 6 personnes occupent une pièce pas plus spacieuse qu’un kiosque, sur la terrasse. Dans ce réduit, qui n’arrive pas à contenir les 6 personnes à la fois, il devient tout simplement impossible de goûter au sommeil ou de se reposer pendant un court instant. Servant, à la fois, de salle de séjour et d’accueil, de chambre à coucher et de cuisine, le gîte est occupé, depuis 27 longues années, par 6 membres d’une même famille. Leur mère étant divorcée, les 5 frères et sœurs vivent sous son toit, le minuscule réduit dont il est question. Lors de notre passage, c’est Samir, l’aîné qui a tenu à nous faire part de son immense tristesse et de la précarité de la situation de la famille. Le «logement» n’étant pas doté de sanitaires, pour faire leurs besoins, ses occupants doivent se débrouiller et fouler au pied ce qui leur reste comme dignité. Ainsi, ne disposant même pas du strict minimum d’espace, le benjamin préfère passer la nuit auprès de sa grand’mère. Ceci ne l’empêche cependant pas de rêver à des jours meilleurs et de se sentir, enfin, dans la peau d’un Algérien. Mohamed Benziane & N.M.