Relizane : Retour aux 8 heures mais la grève maintenue dans les chantiers chinois

Le chef de projet du tronçon autoroutier Est/Ouest traversant la wilaya de Relizane, les émissaires de l'inspection du travail et des délégués des ouvriers algériens des mêmes chantiers de la CITIC chinoise étaient, lundi en fin de journée, en pourparlers. Ils négocient les doléances des travailleurs et dont la plus importante, relative à l'augmentation des horaires de travail, passés de 8 à 12 heures quotidiennes, décidée unilatéralement par l'entreprise, semble avoir requis un consensus autour de son annulation devant aboutir à réactiver les chantiers le lendemain. Mais hormis une reprise timide des chauffeurs des véhicules de poids légers, vite avortée par le reste des quelque 400 autres ouvriers, la grève est donc maintenue, bouclant hier son troisième jour. C'est là une première dans des chantiers chinois en Algérie. Finalement, la CITIC dut céder devant sa main-d'oeuvre algérienne. Celle-ci, «auréolée de son succès», maintient la pression pour obtenir la satisfaction de toutes ses revendications, malgré l'absence d'une représentation syndicale. Parmi les points revendiqués, la prime de panier, exigence pouvant, selon les ouvriers, «bannir une manière de faire où le respect des délais primerait sur tout autre considération», estiment des ouvriers rencontrés non loin de la base de vie de Oued Djemaa. Là, les responsables chinois, relayés par leur interprète, expliquent que le syndicalisme, produit d'excellence de la doctrine communiste, n'est plus d'actualité et seules les heures de travail effectif comptent à leurs yeux. C'est pourquoi ils ne lésinent devant rien si demain les chantiers n'ont pas repris, car le prix à payer pour livrer l'ouvrage avant des délais de plus en plus proches exige parfois des «sacrifices extrêmes».