Algérie - Revue de Presse


Des omissions qui coûtent cherRobert Gates, le tout nouveau patron du Pentagone, effectue une visite de reconnaissance en Irak avec le souci, dit-il, «d’y voir plus clair dans cette guerre où beaucoup trop d’éléments nous ont manifestement échappé». Il affirme vouloir démêler l’écheveau en engageant des discussions avec les protagonistes dans le but de livrer dans les plus brefs délais une feuille de route capable de conduire l’Irak vers une réelle sortie de crise. Il est clair que Rumsfled, en quittant ses fonctions, lui laisse un terrain plus que miné, impraticable devrait-on dire. Mais en fait, est-il bien sérieux de se borner à un individu, quelle que fut sa position dans l’échiquier politique, pour mettre un nom sur un «souci» et donc le personnifier? Dans le cas présent, ce serait faire preuve d’une cruelle naïveté. Rumsfled n’est pas le Pentagone, Bush n’est pas le régime américain, pas plus que ne l’est Robert Gates... Le système américain, comme tout système politique d’ailleurs, repose sur une façon de «gérer» les affaires de la cité. On le sait. Tout le monde le sait. Le complexe militaro-financier américain jouit d’une telle puissance de lobbying que tout candidat à la présidence ou plus simplement propulsé un temps à la tête d’une institution importante est tenu de se conformer à une ligne de conduite sur laquelle il a peu de chance d’intervenir de manière décisive. En d’autres termes, c’est le sens de l’Etat. Pour l’Irak, devenu par la force des choses un cas d’école, ceci est encore plus évident. Les USA ne peuvent pas se désengager de la région à moins d’avoir entre-temps développé un sens du suicide. Ce qui n’est pas le cas. Les projections à moyen et long termes commandent à la superpuissance de garder une présence effective sur le terrain. Le pétrole est une bonne raison de le faire, mais elle seule n’explique pas tout. Il reste Israël. Il reste aussi la nécessité cardinale de porter, là où c’est vital, les «signes extérieurs» d’une présence physique à même de garantir un contrôle de la situation. De toutes les situations. Quoi qu’il en coûte. En mentionnant de douteuses «omissions» sur le terrain irakien, Robert Gates n’explique rien. Il le sait.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)