H’lal alihoum, H’ram Alina

Et si l’ENTV... Il ne se passe pas un jour sans que les garde-côtes, la Gendarmerie ou un autre service compétent ne fassent état de tentative d’immigration clandestine, quand ce n’est pas des cadavres qui sont repêchés. La récente lettre, laissée en guise d’excuses à sa mère par un «harrag», contient une charge suffisante de détresse et de désillusion, et exprime largement la déception de son auteur. Le fait est que cet SOS n’a pas assez de force pour mettre en garde les candidats au voyage, très incertain, et n’a aucun pouvoir de persuasion du fait de la «réussite» de beaucoup d’autres. «Il n’a pas de chance» penseront les milliers d’autres candidats, quand dans le meilleur des cas il s’en trouvera certains qui auront été au courant de cette triste fin.Un envoyé spécial de l’ENTV a tenté, d’une manière pathétique, de sensibiliser -le temps d’une émission- la jeunesse algérienne et d’expliquer le faux lustre de cet eldorado en lequel croient des candidats sans niveau et sans qualification. Peine perdue, personne ne le croira. Les jeunes n’auront d’yeux que pour le voisin ou le parent qui reviendra, l’été suivant, au volant d’une voiture et une blonde accrochée au bras. Les services ne font, certes, état que des pauvres gens qui échouent. Aucune statistique n’est disponible concernant ceux qui ont accosté de l’autre côté ou qui ne seront jamais retrouvés, ni sur cette rive ni sur l’autre. Aucun chiffre ne sera communiqué au sujet des médecins qui partiront, officiellement, «continuer leurs études» et qui feront les serveurs dans des Mc Do, gardiens de parking ou laveurs de voitures, en attendant de décrocher un diplôme d’infirmiers, pour les plus chanceux. Aucun d’entre eux ne reviendra. La seule différence avec les premiers, est que ceux-là partiront avec un visa. Pour crever l’abcès au sujet de la difficile cohabitation Flamands-Wallons, la télévision belge a eu recours à un gros canular. A tort ou à raison, l’annonce de la scission de la Flandre, par la RTBF, a eu le mérite d’alerter l’opinion publique belge. Que devraient faire les autorités algériennes pour mettre le doigt sur la plaie du problème de la Hedda? Continuer à montrer des cadavres ou des jeunes transit de froid qui annonceront, face aux caméras, qu’ils ont eu tort et qui recommenceront à la première occasion? Ignorer le problème en espérant que le temps fera son œuvre (destructrice) ou mobiliser tout ce qui est mobilisable et faire cesser ce manège ridicule, y compris l’immigration choisie, pour qu’un jour les Algériens choisissent de rester chez eux, même si les plus belles promesses leur sont faites? Encore faut-il que nos gouvernants sachent ce qu’ils veulent!