Algérie

Recensement général : Les conditions de vie se dévoilent



Une demi-journée avec les recenseurs fait découvrir la réalité que vivent les Blidéens. Les agents de recensement, tous des jeunes, ont été sidérés par la diversité des classes sociales qui existent à Blida. A la cité Benachour, caractérisée par les bidonvilles, nous avons rencontré Rachida, jeune maman de 4 enfants, tous écoliers. Elle n?a pas hésité à ouvrir la porte de sa maison construite à moitié, avec l?espoir d?avoir une meilleure prise en charge de l?Etat tel que le gaz de ville. « Nous avons acheté cette carcasse de maison à un agent de l?APC de Blida, mais c?est par la suite qu?on a su qu?il n?avait pas l?acte de propriété du terrain. Nous avons demandé le raccordement lau gaz de ville mais les autorités concernées nous ont répondu que cela ne pouvait être exécuté qu?après l?éradication des bidonvilles voisins. Entre-temps, nous continuons à consommer deux bouteilles de gaz butane par semaine », dira la jeune dame qui n?a pas manqué de signaler à la fin de notre visite que le salaire du mari fonctionnaire ne comblait pas grande chose. A la cité Benachour, nous nous sommes dirigés vers celle nommée Sidi Brahem, sise à la rue Ramoul Abdelaziz, non loin de l?unité hospitalo-universitaire M?hammed Yazid. Sur les lieux, nous avons fait connaissance avec Souad et Amel, deux femmes au foyer. Souad, mariée depuis plus de 20 ans, vit dans un F2 en compagnie de son mari ambulancier, ses 3 enfants tous écoliers, son beau-frère quinquagénaire encore célibataire, faute d?emploi fixe et d?un logement décent. Y réside également un autre beau-frère âgé de 37 ans, chômeur. « Nous sommes mariés depuis 20 ans et nous espérons toujours avoir un logement en bonne et due forme, pouvoir acheter un lave-linge et exaucer le rêve de nos enfants qui est d?avoir un PC à la maison », dira Souad d?un air triste, avant de conclure avec moquerie : « Alors, ce recensement nous apportera-t-il quelque chose, ou l?Etat ne fera que compter le nombre de misérables en Algérie ? » Quant à Amel, elle vit en compagnie de son mari fonctionnaire et ses deux petits enfants en bas âge dans un F2 qu?ils avaient loué en 2007. Dans les yeux d?Amel, on a pu lire l?inquiétude et l?espoir d?un avenir meilleur. Samira, agent du recensement, nous avouera que certaines familles ont refusé de collaborer avec elle pour plusieurs raisons dues essentiellement à la colère et au manque de confiance du Blidéen en les promesses de l?Etat d?améliorer leur quotidien.
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