Algérie

Recadrage



Le ministre de l?Intérieur et des Collectivités locales M. Nourredine Yazid Zerhouni affichait hier à la lecture des résultats du double scrutin des APC et APW en attendant la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel un certain soulagement en annonçant les taux de participation de 44,09% aux communales et 43,47% aux élections des assemblées populaires de wilaya. Il est vrai que traditionnellement les élections locales ont toujours suscité un plus grand engouement des électeurs par rapport aux autres consultations populaires, compte tenu de l?enjeu du scrutin en prise directe sur le quotidien et le vécu des citoyens. Tout en demeurant faible par rapport aux traditions et à la sociologie électorale locale qui s?est toujours caractérisée par le plein de voix aux élections locales, les taux de participation enregistrés jeudi auront, dans une certaine mesure, démenti les pronostics qui avaient prédit une bérézina électorale, un inévitable remake du faible score des législatives. Tout concourrait, en effet, à inciter les citoyens à bouder les urnes : la pomme de terre à 70 DA, les grèves sectorielles qui se sont multipliées à l?approche des élections, les malversations dont se sont rendues coupables des élus sortants donnant une image de prédateur de l?élu et pour couronner le tout, la gestion chaotique des dernières intempéries. Comment expliquer alors le taux de participation appréciable de ce jeudi ; un taux qui se rapproche des seuils des élections démocratiques dans le monde ? Faut-il mettre ce résultat sur le compte d?un sursaut des électeurs qui se sont rendus aux urnes lesquels, par leur geste, ont voulu montrer qu?ils ne désespèrent pas de voir les nouveaux élus reprendre en main la situation de leur communes et wilayas ? Le mérite revient-il aux partis qui ont montré qu?ils avaient un ancrage populaire contrairement en mobilisant un électeur sur deux, ce qui est en soi une prouesse dans les conditions politiques, sociales et économiques de l?Algérie d?aujourd?hui ? A-t-on bourré les urnes ? En tout état de cause, même s?il est en net recul par rapport aux précédentes élections locales, ce score sauve d?une certaine manière la face au pouvoir qui échappe, cette fois-ci, à l?épreuve douloureuse d?un vote-sanction qui est politiquement lourd à gérer en termes de légitimité dans ses relations avec l?extérieur. Zerhouni avait, pour une fois, le beau rôle et apparaissait très serein sur cette question précise de la participation sur laquelle il n?a pas été beaucoup interpellé. Pour le reste, la nouvelle carte électorale à ce stade des résultats, compte non tenu des recours des partis et en attendant la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel, apparaît conforme aux prévisions, avec toutefois certains recadrages ? la percée du FNA, le recul du MSP et du FFS ? qui ne changent rien au demeurant aux majorités politiques des futures APC et APW lesquelles resteront dominées par les partis de l?alliance présidentielle. La perte substantielle des majorités absolues de chacun de ces trois partis par rapport à leurs positions respectives dans les assemblées sortantes augure toutefois de chaudes empoignades entre ces trois formations dans l?opération de partage des postes, sources de privilèges et du pouvoir local.
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