Qui "garde" les pharmacies de garde'

Déception. Annoncé en grande pompe, le lancement du portail électronique des pharmacies de garde à travers le pays méritait une visite. Commençons par l'aspect positif. Par les temps qui courent, toute économie sur le fonctionnement des institutions publiques est bonne à prendre. La mise en ligne des listes de garde des officines du pays supprime le chapitre des dépenses de papier que consommaient à cet effet les directions de wilayas de la santé. Les frais d'acheminement aussi. A part cela, nous avons cherché vainement «l'importance de ce portail dans l'amélioration du service public» comme l'a qualifié le directeur des systèmes d'information et de l'informatique au ministère de la Santé, Ali Bouali. Sur le plan pratique, il n'est pas certain que tous les citoyens algériens puissent y accéder sachant que le recours à l'Internet est loin d'être systématique. Le taux des foyers connectés étant ce qu'il est, c'est-à-dire faible. Il faut ajouter toute la frange de la société (en général les plus de 50 ans) absente de la pratique informatique. On pourra toujours avancer qu'il y a le recours aux cybercafés. Sauf que ce sont des commerces qui...ferment. Ce qui veut dire que l'économie citée plus haut (papier) devrait normalement être différée pour quelques années encore. Passons au coeur du problème maintenant. Il y a des directions de wilayas qui ont carrément bâclé le travail. Prenons l'exemple d'Alger où des communes n'ont aucune liste de garde. Citons au hasard les communes de Mahelma (notre Silicon Valley), Hamamet et El Achour qui, pour le portail, n'ont aucune pharmacie sur leur territoire. Ce qui est bien évidemment faux. Cela reflète toute la rigueur dont font preuve les responsables dans l'établissement des listes. Ceci dit, afficher des listes avec comme seul objectif celui de remplacer un «placard» par un autre, améliore-t-il réellement le service public' Au-delà du moyen informatique qui ne touche pas tous les foyers, il y a, au moins et par compensation, d'autres intérêts à engranger avec ce nouveau service. Que devra faire le citoyen qui trouve une pharmacie de garde fermée' Rien n'a été prévu sur le portail. Pas de numéro de téléphone à appeler. Aucun lien de contact. Rien, aucune autre indication que les listes données comme «du pain sec». Résultat des courses: la suppression de l'affichage des listes «papier» perturbera davantage un service public qui était déjà suffisamment bancal. Le travail sans rigueur de certaines directions de wilayas qui «oublient» des communes, causera des frustrations. Et enfin fournir un support numérique sans réactivité et sans un large contenu n'a rien de glorieux pour ses concepteurs. Elle est où l'amélioration'