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Qui est le P-DG d'Africa 24'



Qui est le P-DG d'Africa 24'
Constant Ménalé est le petit propriétaire d'une modeste chaîne de télévision franco-africaine qui regarde l'Afrique par la mauvaise fenêtre.Le médiatique P-DG de la chaîne Africa 24, qui a fait son show à la clôture du Forum africain d'investissement et d'affaires est de nationalité camerounaise. Agé aujourd'hui de 49 ans, il est ingénieur en génie civil dans son pays et détenteur d'un diplôme d'urbanisme en France. Fort de son bagage, l'homme a choisi une carrière de... journaliste en France même. C'aurait pu être une coïncidence, mais lorsqu'il est question de média et de communication, l'Occident ne rigole pas, c'est bien connu.Comment donc explique-t-il ce revirement de carrière' Il le dit dans un entretien datant de 2009. «C'est la passion pour l'Afrique. Je suis Africain et c'est la dimension de faire quelque chose pour l'Afrique qui m'a amené à créer un outil qui valorise le continent. L'objectif est de faire en sorte qu'on puisse voir une autre facette de l'Afrique partout» Il a fait cette déclaration à l'occasion d'un entretien accordé à un site d'information burkinabé quelques mois après la création de sa chaîne d'information sous le régime français, Africa 24. L'intention aurait pu être noble, n'était-ce le fait que, quelque 8 années plus tard, la télévision en question a toujours son siège social en France et développe une grille des programmes où l'homme africain est réduit à un statut, disons-le, pas du tout valorisant, bien au contraire. L'exemple de l'émission Le profil est édifiant. Le programme dit présenter, en six minutes, un entrepreneur africain. En fait d'homme d'affaires, la chaîne tire le portrait de vulcanisateur, coiffeur, marchand de tissu. Les personnages mis en avant sont présentés comme étant la crème de l'entrepreneuriat africain. Cela renvoie une image, certainement fausse, mais surtout très réductrice d'une Afrique ambitieuse et tournée vers les affaires. «J'aimerais qu'ils (les Africains, Ndlr) se disent que chaque jour qu'ils regardent cette chaîne, nous leur apportons quelque chose de nouveau, un autre regard sur le continent, une autre façon d'apprécier le continent africain», clame M. Constant dans le même entretien, mais ne dit pas que sa chaîne fait exactement le contraire en renvoyant aux Africains l'image qu'ont les Européens sur le continent. Les reportages d'Africa 24 peuvent trouver facilement leur place dans les grilles de France 24 ou Euronews. Le patron d'Africa 24 dit se désoler de «voir que les Africains ne savent pas s'inspirer des autres Africains». Ce n'est pas ce que fait sa chaîne qui tente de légitimer un regard néocolonial sur l'Afrique et va jusqu'à l'assumer à travers une sorte d'asservissement au discours dominant en Europe sur la question africaine. M. Constant qui n'est pas à sa première expérience audiovisuelle, puisqu'il est également fondateur de 3A Télésud, une autre chaîne panafricaine basée à Paris, a réussi à séduire quelques Etats du continent pour mettre de l'argent dans son entreprise. Ainsi, la République de Guinée équatoriale et le Cameroun sont associés minoritaires à Africa 24 qui aspire, affirme son propriétaire, bénéficier de la contribution d'une dizaine de pays africains. Africa 24 tourne avec un budget de 25 millions d'euros par an et ambitionne de s'imposer comme première chaîne de télévision de l'Afrique francophone, avec un grand siège en Afrique, une école de journalisme et une plate-forme technique.Le statut de la CNN d'une petite partie de l'Afrique que M. Constant réclame semble donc lui monter à la tête, au point de vouloir faire de l'humour en Algérie, avec ses aires de vouloir s'ingérer dans les affaires internes du pays en s'autorisant une réflexion déplacée sur la modératrice de la première journée du Forum africain d'investissement et d'affaires en Afrique.Petit propriétaire d'une modeste chaîne de télévision franco-africaine qui prend l'Afrique par le mauvais bout, M. Constant ne devrait pas se frotter à bien plus fort que lui.





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