Algérie - A la une

Quelle parade face au virus '


La flambée de la pandémie du Covid-19 oblige de nombreux pays à réviser leurs stratégies de déconfinement. En Algérie, la hausse des contaminations, ces derniers jours, est source d'inquiétude, mais n'a encore donné lieu à aucune décision. Le ministère de l'Intérieur avait laissé entendre que le relâchement constaté pourrait plaider en faveur de l'imposition de mesures restrictives. Le Dr Bekkat n'exclut pas l'option du confinement ciblé alors que pour le Pr Nafti, cette option est le seul rempart contre ce qu'il qualifie de «catastrophe à venir».Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Avec un nombre de cas confirmés de Covid-19 en hausse constante, l'Algérie ne connaît pas la flambée que subissent plusieurs pays européens mais depuis quelques jours déjà, la situation sanitaire inquiète.
Le professeur Salim Nafti, spécialiste en pneumologie ne cache pas son scepticisme. Pour lui, «le pire est à venir» expliquant que : «On pensait en avoir fini avec le Covid-19 en raison des chiffres annoncés par le ministère de la Santé. On a martelé pendant un mois que c'est la baisse, et pendant ce temps, on a ouvert les plages, les restaurants, les transports publics. Les superettes et les marchés n'ont jamais été aussi bondés. Si pendant l'été, beaucoup de personnes avaient fait le choix d'aller vers leurs villes ou villages d'origine, une fois que la rentrée a été annoncée, il y a de nouveau une grande concentration de la population dans les grandes villes. La transmission est devenue intense».
Quelle parade face à cette situation ' Le Pr Nafti ne jure que par le confinement, rappelant que ce sont les mesures strictes prises au niveau de Blida, premier foyer de transmission, qui avaient permis de réduire la prévalence.
Il évoque également le modèle chinois, reconnaissant que les conséquences au plan social et économique des mesures restrictives sont énormes d'où dit-il, la tendance qu'ont tous les états à minimiser l'ampleur de la pandémie.
En Algérie dit-il «le scénario est écrit» et les quinze prochains jours seront décisifs. Comment y faire face ' Pour le moment, aucune décision n'a été prise, mais des pistes de réflexion sont d'ores et déjà envisagées pour tenter de circonscrire la contamination. Le scénario du confinement partiel qui ne concernera que les régions qui sont désormais identifiées comme des foyers de transmission est le plus vraisemblable.
Membre du comité scientifique, le Dr Bekkat Berkani affirme que cette option pourrait être envisagée si la situation l'exigeait. Il faut dire que les autorités locales, appelées à une plus grande implication dans la lutte contre le Covid-19 ont toute la latitude de prendre des décisions applicables au niveau des territoires qui sont sous leurs responsabilités. Ce fut le cas dans plusieurs wilayas où les horaires du couvre-feu imposé ont été modifiés. Actuellement, au moins deux wilayas font l'objet de surveillance de la part des épidémiologistes, à savoir M'sila et Jijel qui connaissent une augmentation importante des contaminations.
Hormis la limitation des déplacements, qu'est ce qui pourrait être décidé ' Les spécialistes estiment qu'à ce stade, le choix d'un retour au confinement général n'est pas judicieux. Comme beaucoup de pays, l'Algérie a fait le pari d'un retour à la normale, autorisant progressivement la reprise des activités commerciales et économiques avant de permettre la réouverture des mosquées, des écoles et une reprise graduelle des activités culturelles. À ce stade, il semble difficile de revenir à la situation vécue il y a quelques mois. Seule solution, le respect de l'ensemble des consignes martelées jusque là superbement ignorées par une grande partie de la population.
Le port du masque et la distanciation sociale sont, de par le monde, les seuls remparts contre le Covid-19. Il suffit de voir ce qui se passe au niveau des marchés, des transports en commun ou des bureaux de poste pour constater que les consignes sont loin d'être respectées.
En rappelant à l'ordre la population, le Premier ministre comme l'avait fait avant lui le ministre de l'Intérieur, en appelle à la prise de conscience collective. Des appels restés jusque là sans écho....
N. I.
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