Algérie - Revue de Presse



Le débat sur le projet d?amnistie générale est lancé et, bizarrement, très peu de voix s?élèvent contre l?idée. Pourtant, le président de la République n?a pas donné le moindre détail lorsqu?il a évoqué, pour la première fois, le sujet, se contentant de dire qu?il sera soumis à référendum. A qui doit profiter cette amnistie ? Le peuple algérien, en quête de paix après plus de dix ans de violence islamiste, ne peut s?opposer à un retour définitif de la quiétude. Mais à quel prix ? Il est attaché à la justice et au droit, mais il aimerait bien qu?on lui explique davantage de quoi il s?agit. L?amnistie touchera-t-elle des criminels qui ont égorgé des femmes et des enfants au nom d?un douteux combat pour une république islamique ? Concernera-t-elle des éléments des services de sécurité accusés d?être derrière des disparitions, quoique dans une guerre terrible contre un horrible terrorisme islamiste, on ne fait pas d?omelette sans casser des ?ufs ? Qui dit amnistie générale dit pardon, à condition qu?on ne pousse pas la victime à tendre l?autre joue à son bourreau. La manière avec laquelle a été gérée la loi sur la concorde civile est encore présente dans les esprits. On retiendra surtout le fait qu?elle n?a pas rendu justice à tous ceux qui ont souffert des crimes perpétrés par les hommes de Abassi Madani et Ali Benhadj, à tous ceux qui ont perdu un père, un frère, une mère, un fils ou une s?ur atrocement tués. Surtout, elle n?a pas suscité l?apaisement dans les c?urs. Les sanguinaires qui avaient bénéficié de cette loi ont considéré le pardon comme un aveu de faiblesse et se sont même dit qu?ils viennent de franchir un pas en vue de la réalisation de leur rêve d?une république des talibans. Ils y pensent toujours. Même ceux qui, sur la scène internationale, comme Amnesty par exemple, avaient exprimé de la compréhension pour le combat intégriste, ont trouvé que cette loi était allée trop loin dans le pardon. C?est ce genre d?erreurs à ne pas commettre avec l?amnistie générale. Son champ d?application ne doit pas permettre aux chantres d?un système théocratique de rebondir et de revenir sur la scène politique pour narguer la société algérienne. Dix ans de terrorisme vert, barakat !





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