Quatre cas de cancer enregistrés Amiante à M'sila

Devant le mutisme des autorités locales, l'association du quartier Badr a entrepris des actions pour sensibiliser la population
sur les dangers de l'amiante sur la santé de l'homme.
Si les opérations de désamiantage et de décontamination sont menées tambour battant un peu partout à travers le monde, il n'en est pas de même en Algérie, notamment à M'sila, où des centaines de familles continuent à vivre sous des toitures en amiante et subissent les contrecoups d'une dangereuse exposition qui dure depuis plus de 40 ans. Les habitants du quartier «Badr» se sont manifestés récemment pour protester contre l'aveuglement des autorités qui ne semblent pas appréhender les méfaits de l'amiante qui, aux yeux de M. Kahali, président de l'association de ce quartier, est en phase de faire des ravages parmi la population avec l'apparition d'autres maladies. Il a été enregistré, lit-on dans la missive adressée au wali de M'sila, durant l'année 2010, outre le cancer (4 cas) et une série de maladies respiratoires (50 cas), l'asthme (15 cas), d'autres maladies ont fait leur apparition, notamment oculaires, pour laquelle il a été enregistré 42 cas, ainsi que 7 cas d'accouchement précoce.
Sur les 500 familles habitant ce quartier et les sinistrés du tremblement de terre de M'sila de janvier 1965, 200 familles ont pu se soustraire de la toiture d'amiante, en reprenant de fond en comble la reconstruction de leurs habitations. Ce n'est pas le cas pour les 300 familles restantes qui, du fait de leur pauvreté chronique, demeurent engluées dans ces logements de fortune et subissent les aléas de l'amiante. Ce dangereux matériau a endeuillé tant de familles, à l'instar de celle de M. Aïouaz qui a perdu un fils de 23 ans en février 2005 du fait de l'abestose, une maladie respiratoire. Le président de l'association Badr sollicite un plan d'urgence pour sauver ces 300 familles de la précarité et d'une mort certaine.