Algérie

Méziane Mériane, président du Syndicat national des personnels de l?enseignement secondaire et technique (Snapest)  Les pouvoirs publics ont fait la sourde oreille à toutes les doléances des syndicats autonomes. Ils font preuve d?un véritable mépris envers les syndicats qui demandent un salaire décent. Nous avons rejeté la grille des salaires qui a été proposée mais rien n?a été fait dans ce sens. Aujourd?hui, ils disent que le salaire de base des enseignants du secondaire est de l?ordre de 26 000 DA. Or, l?indemnité d?expérience professionnelle (IEP) a été calculée par rapport à l?ancien salaire de base. La prime de rendement individuelle a été, quant à elle, complètement occultée. Cela montre qu?ils n?ont pas l?intention de relever le niveau des salaires, il s?agit uniquement d?un réaménagement (?) Il y aura une très grande mobilisation des enseignants du secondaire car cette rémunération ne répond pas à leurs attentes. La procédure pour entamer les trois journées de protestation a été respectée, ils ne pourront pas déclarer notre grève illégale. » Rachid Malaoui, représentant de l?intersyndicale de la Fonction publique  Le principe d?un syndicat est de faire évoluer la situation. Il ne faut pas baisser les bras devant cette campagne de déstabilisation. Nous avons lancé notre mouvement de protestation. Que les travailleurs y adhèrent ou pas, l?essentiel est que nous avons assis notre rôle de contrepoids. Dans un mois, la révolte sera encore plus importante. Les salaires proposés ne reflètent pas le niveau de vie des Algériens. Ceux qui en bénéficient le plus sont les fonctionnaires en fin de carrière. Ce sont de prochains retraités. De plus, la grille a été faite de façon précipitée. En tout cas une chose est sûre : si les protestations des fonctionnaires n?avaient pas eu lieu, il n?y aurait jamais eu d?augmentation de salaires. Ali Lemdani, représentant du Conseil national des professeurs de l?enseignement secondaire et technique (Cnapest)  « Nous ne faisons pas cette grève de gaieté de c?ur, elle nous a été imposée. Les augmentations de salaires sont insuffisantes par rapport au niveau du pouvoir d?achat. Compte tenu du dérapage inquiétant de l?inflation des produits de large consommation et l?incapacité du gouvernement à jouer son rôle de régulateur, il est certain que la grève connaîtra un grand engouement de la part des enseignants du secondaire. Le gouvernement ne montre aucun signe d?ouverture ou de dialogue envers les syndicats autonomes. Il y a là un grand paradoxe : d?un côté, il prêche le dialogue et la sagesse et, de l?autre, il fait tout pour nous mettre à l?écart. Le gouvernement préfère négocier avec un appareil qui a perdu toute crédibilité. Cela a causé un profond sentiment d?indignation dans les rangs des enseignants. Ils ont été affublés d?agitateurs, d?aventuriers et d?irresponsables alors qu?ils sont, avant tout, des pédagogues et des éducateurs (?) La grève d?aujourd?hui est historique car elle va fédérer toutes les forces syndicales. » Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp)  Notre revendication principale est d?ouvrir un dialogue responsable avec la chefferie du gouvernement. Le syndicat des spécialistes praticiens prévoit de se déplacer lundi au Palais du gouvernement pour demander audience au chef du gouvernement afin de discuter de nos problèmes. Actuellement, l?on est en train de leurrer l?opinion publique avec des mesures prises avant même la promulgation des statuts particuliers. Ils nous mettent ainsi devant le fait accompli. Le fond du problème n?est pas réglé. Lorsqu?on est spécialiste praticien ayant un bac+12, on ressent comme une insulte le fait de recevoir une augmentation de 4200 DA. Il n?y a pas meilleur moyen de mépriser l?élite de ce pays. Au lieu d?encourager les fonctionnaires, ils sont en train d?abattre le secteur public. La publication des grilles de salaires à l?initiative de l?UGTA est inadmissible. Pourquoi ne publierait-on pas les salaires des responsables de la centrale syndicale, ceux des députés et des ministres ?
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