Algérie

Processus électoral au Zimbabwe


C?est toujours l?impasse L?attente se prolonge et elle risque de durer encore plus longtemps avec l?opération de recomptage dans 23 des 210 circonscriptions. Petit rebondissement, mais certainement pas un coup de théâtre hier au Zimbabwe, où la Commission électorale a annoncé un recomptage des suffrages des élections générales du 29 mars dernier. Mais une telle opération, qui semble donner gain de cause au président sortant Robert Mugabé qui en a fait la demande, ne portera que sur 23 des 210 circonscriptions du pays. La man?uvre, immédiatement qualifiée de dilatoire par l?opposition, peut renverser la majorité à la Chambre des députés en faveur du parti au pouvoir, à qui, il suffirait d?emporter neuf sièges supplémentaires. Il concerne en effet 18 circonscriptions enlevées par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) et cinq par l?Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir). La Commission dispose de « motifs suffisants » pour penser que des erreurs ont été commises dans le décompte des voix dans ces circonscriptions, a déclaré Chiweshe, précisant que le recomptage concernerait les élections présidentielle, législatives et sénatoriales. Selon les résultats initiaux de la ZEC, le parti du président Robert Mugabe, au pouvoir depuis l?indépendance en 1980, a perdu pour la première fois sa majorité à la Chambre des députés. L?opposition dispose de 109 sièges, contre 97 à la Zanu-PF et 1 à un indépendant, selon les premiers résultats. Mais le plus important est que l?issue de la présidentielle n?avait toujours pas été communiquée hier, l?attente faisant monter la tension dans le pays. C?est dans ce contexte qu?interviennent les propos tenus par le ministre zimbabwéen de l?Information, assurant que l?armée n?interviendra pas contre la population et que les « soldats sont dans leurs casernes », parce que le climat reste « paisible » dans le pays. Une réponse certainement aux informations alarmistes qui circulent actuellement. Une déclaration également adressée au Sommet de l?Afrique australe sur le Zimbabwe. Mais tout compte fait, celui-ci s?est contenté ? pouvait-il faire plus que cela ?? d?un appel très pesé au respect de la loi électorale au Zimbabwe. « Le Sommet demande que l?autorité électorale du Zimbabwe fasse ?uvre de diligence dans la vérification et la publication des résultats de la présidentielle », indique une déclaration commune publiée après 13 heures de négociations acharnées. Les chefs d?Etat et de gouvernement réunis à Lusaka « exhortent toutes les parties au processus électoral au Zimbabwe d?accepter les résultats lorsqu?ils seront annoncés », ajoute le texte de quatre pages, qui ne mentionne aucune fois le nom du président Robert Mugabe. Se démarquant toutefois de l?habituelle complaisance régionale vis-à-vis du régime au pouvoir à Harare depuis l?indépendance en 1980, l?Afrique australe exige que « la vérification et le décompte des résultats (se fasse) en présence des candidats et de tous leurs représentants ». S?il en ressort qu?un second tour est nécessaire, la SADC « demande au gouvernement (zimbabwéen) que celui-ci puisse se tenir en toute sécurité », et en offrant d?envoyer une nouvelle mission d?observateurs. A l?ouverture du Sommet samedi, le chef d?Etat zambien Levy Mwanawasa, qui préside la Communauté de développement d?Afrique australe (SADC), avait exhorté ses pairs à « ne pas ignorer » l?ampleur de la crise au Zimbabwé. Ces propos contrastaient avec ceux du président de la première puissance régionale, le Sud-Africain Thabo Mbeki, qui avait estimé quelques heures plus tôt à Harare qu?il n?y avait « pas de crise » dans le pays. Entre ces deux approches, la SADC a navigué au plus près. Le sommet a pris acte de « l?inquiétude » de l?opposition « face aux délais dans l?annonce des résultats et (...) son exclusion du processus de vérification ». La justice doit, quant à elle, se prononcer aujourd?hui sur un recours du MDC qui exige la publication immédiate des résultats de la présidentielle. « Nous aviserons à partir de là », s?est borné à commenter le secrétaire général de la SADC, Tomaz Salomao. Quant au leader du MDC, Morgan Tsvangirai, il avait demandé à la SADC de condamner « la dictature » de Mugabe. Invité à Lusaka, il a été pressé par le Sommet de fournir la preuve de la validité de la victoire qu?il revendique. C?est donc une fin de non-recevoir, même si ailleurs on décèle une ouverture même relative. La question des résultats demeure entière.
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