Algérie

Prévoir


L'Algérie est située dans une région d'activité sismique et subit régulièrement les aléas d'un climat où alternent les longues phases de sécheresse interrompues par des précipitations violentes et dévastatrices. Ceci est un constat d'évidence et il n'est nul besoin de remonter très loin dans le temps pour confirmer ces données structurelles.

Il est également évident que la prévision d'un séisme, de son intensité et de ses impacts n'est pas possible en l'état des connaissances scientifiques. En revanche, la prévisibilité d'orages très violents ou de pluies importantes est avérée par les systèmes météorologiques dont disposent bon nombre de pays. On peut penser que l'Algérie, compte tenu de ses contraintes, ne bénéficie pas encore des capacités de prévision climatique modernes.

Mais cette exposition à des événements naturels d'intensité variable mais qui peuvent, hélas, être terriblement meurtriers, devrait inciter les autorités à mettre en place des dispositifs préventifs qui pourraient limiter les coûts humains et matériels des catastrophes naturelles. La Russie a ainsi mis en place un ministère des Situations d'urgence dont l'efficacité s'améliore visiblement, permettant à ce pays de faire face à des crises avec une remarquable promptitude. Outre ses moyens de réaction rapide, ce ministère a pour mission de recenser les points faibles et les zones les plus exposées à des risques de natures très diverses. Cette expérience, parmi d'autres, devrait être examinée et méditée afin d'éviter la répétition de spectacles déplorables où la désorganisation des secours et leur inadaptation sont l'élément commun rapporté par tous les médias.

La dévolution de budgets exceptionnels, à l'image de cette enveloppe de 50 milliards de dinars, est assurément une démarche positive. Encore faut-il que l'aide apportée à des populations frappées par des tragédies de grande ampleur s'articule avec une prise en charge immédiate dès les premières heures de ce type d'événement.

Quant à la prévention, qui semble dépasser l'entendement d'autorités figées dans des habitudes d'une autre époque, elle paraît bel et bien à la portée du pays, pour autant qu'il en ait la volonté et qu'il s'en donne les moyens.

Les constructions anarchiques dans des lits d'oueds ou dans des zones connues pour leur dangerosité potentielle sont un phénomène archiconnu. Les spécialistes de l'aménagement du territoire et du développement urbain connaissent parfaitement l'état de ce bâti aussi illicite que dangereux. Le recensement de ces constructions est du domaine du possible. D'autant que les moyens modernes, aériens et satellitaires, permettent d'élaborer rapidement un état des lieux très précis. Sur la base de ces informations, il serait nettement moins coûteux, à tous les points de vue, pour le pays de mettre en oeuvre des programmes de réduction des risques. Cette démarche, commune à de très nombreux pays, n'élimine pas les risques naturels et n'empêche pas les catastrophes de survenir. C'est pourtant par la connaissance du terrain, l'identification des risques potentiels et les capacités de réaction que l'on mesure la qualité d'une administration.


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