Algérie

Prêt sur gage : Pour quelques dinars…



A j-4 du ramadhan, ils sont nombreux ceux qui viennent de toutes les régions ouest du pays pour gager leurs bijoux et obtenir un emprunt qui leur assurera de passer le mois de jeûne sans gros problèmes.
Depuis des années, le prêt sur gage demeure l'une des solutions à laquelle recourent de nombreux ménages pour affronter les dépenses du mois de ramadhan.
A Oran et plus précisément à la BDL, les files d'attentes se forment et ils sont des dizaines à se disputer une place des heures avant l'ouverture des guichets. Hommes et femmes viennent souvent en avance pour gager chaînes, bagues, bracelets ou autres bijoux.
Ces sommes d'argent vont leur permettre d'améliorer l'ordinaire en s'offrant quelques exceptions, quelques «pêchés mignons» inaccessibles pendant l'année. En réalité, certaines familles sont des habituées et sont toujours présentes à chaque occasion. C'est le cas d'une mère au foyer qui depuis cinq ans, n'a pas failli à cette pratique et est toujours au rendez-vous, une semaine avant le mois de ramadhan. «Cette formule n'a tué personne» ironise-t-elle «sauf qu'elle aide énormément à faire face aux dépenses de ce mois et celles des autres fêtes». Avec l'argent récupéré au ‘mont-de-piété', de nombreuses familles peuvent souffler face aux dépenses qui les attendent surtout que le ramadhan coïncide cette année, avec la saison estivale. Même des fonctionnaires y ont trouvé refuge comme témoigne cette enseignante venue de Mohammadia, dans la wilaya de Mascara. Les familles aux fins de mois difficiles sont soulagées.
Face aux comportements de certains commerçants sans scrupules qui n'hésitent pas à saisir l'occasion pour augmenter les prix des fruits et légumes et autres denrées indispensables aux ménages, le prêt sur gage peut largement contribuer à faire face à cette envolée des prix laquelle est déjà constatée dans plusieurs marchés. Plusieurs ménages oranais reconnaissent qu'il est difficile d'économiser un peu d'argent surtout en ces temps qui courent où tout est devenu cher.
Les services de la BDL d'Oran, seule banque régionale à offrir ce type de services, précisent pour leur part que des centaines d'opérations sont enregistrées quotidiennement. Les sommes prêtées sont évaluées selon le poids des bijoux gagés. Les clients viennent de divers horizons, ils sont fonctionnaires, mères au foyer, veuves ou autres qui viennent à Oran pour obtenir un peu d'argent.
Certains ayant flairé le filon de ce que peut rapporter une file d'attente pour des familles venues de Saida, Relizane et d'autres localités, n'hésitent pas à vendre leurs places contre des sommes allant jusqu'à 600 DA et parfois plus. Pour le client, se dit-il, pourvu que tout soit réglé dans la journée. La banque a aménagé son sous-sol pour accueillir les demandeurs. Plusieurs guichets ont été créés pour activer la procédure et sécuriser les opérations. Les délais de remboursement sont définis avec des taux d'intérêts que la banque perçoit. Dans le cas où le client ne se présente pas, une mise en demeure lui est adressée. Cette étape sera suivie éventuellement de la vente aux enchères du bijou gagé.
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