Algérie

Présidentielle en Égypte


L?absence d?observateurs jette une ombre L?Egypte va élire pour la première fois son président au suffrage universel direct le 7 septembre, mais la liberté du scrutin risque d?être remise en cause si les observateurs indépendants refusent de superviser le scrutin ou en sont empêchés. Dès l?annonce de la tenue de cette élection, les autorités ont catégoriquement rejeté les demandes de supervision internationale, affirmant que les organismes locaux étaient capables de le faire seuls. La commission électorale refuse, cependant, de permettre aux ONG égyptiennes de poster des observateurs dans les bureaux de vote. Dimanche, plusieurs d?entre elles ont déposé plainte contre la commission devant une cour administrative pour obtenir la levée de cette interdiction. Les seuls observateurs officiellement autorisés sont les magistrats. Mais ces derniers doivent décider le 2 septembre de leur participation ou pas au scrutin, car ils réclament des garanties de transparence. Le parti au pouvoir, le Parti national démocrate (PND), assure cependant que, quelle que soit la décision des juges, le scrutin sera supervisé « à 100% par des magistrats », selon Mohammad Kamal, le responsable médiatique de la campagne du candidat du PND, le président Hosni Moubarak. « Il y aura un juge dans chaque bureau de vote », a-t-il dit, expliquant que selon la définition donnée par la Cour constitutionnelle suprême, un « juge » peut être tout employé d?une institution judiciaire. Le juge Ahmad Mekky, vice-président de la Cour de cassation, affirme cependant que cette interprétation « est contraire aux règles juridiques ». Selon lui, la « tradition de fraude électorale » dans le pays nécessite une supervision de vrais juges pour le scrutin présidentiel. La commission électorale maintient que les juges et les délégués des candidats seront les seuls à superviser le bon déroulement du scrutin. Cette décision ne satisfait cependant pas les ONG. Pour Hassan Nafaâ, professeur de sciences politiques à l?Université du Caire, les ONG estiment que cette commission n?est pas totalement indépendante, car elle compte parmi ses membres des juges mais aussi des responsables considérés comme proches du gouvernement. Le Centre Ibn Khaldoun continue quand même de former des observateurs qui seront postés devant les bureaux de vote, pour voir si les électeurs y ont accès librement et pour se faire une idée de la participation, explique Chérif Mansour, un responsable de cette organisation civile. « Cela est très important, car les juges seront à l?intérieur des bureaux de vote et ne pourront pas voir ce qui se passe à l?extérieur », dit-il. Au total, quelque 2000 observateurs ont déjà été formés par plusieurs ONG. Negad Al Borai, du Groupe pour le développement démocratique, indique que son ONG a réservé une ligne téléphonique spéciale pour les plaintes concernant d?éventuelles violations. Une autre ligne a été mise en place par le mouvement Shayfeencom (Nous vous observons) qui s?intéresse aussi à la couverture médiatique de la campagne électorale. Le jour du scrutin, les volontaires du mouvement seront également postés devant les bureaux de vote. « Nous nous concentrerons sur certaines régions qui ont connu des violations dans le passé », affirme Ghada Shahbender, la fondatrice du mouvement. L?expérience que les observateurs vont acquérir au cours de ce scrutin sera cruciale pour les prochaines élections, même s?ils ne seront pas présents dans les bureaux de vote , relève M. Borai. « L?élection présidentielle est une répétition générale du scrutin le plus important, les législatives de novembre », lance-t-il, avant d?ajouter : « Nous considérons cette élection comme une sorte d?entraînement. »


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