Algérie - Revue de Presse

Présence militaire syrienne au Liban



La fin d?une époque Le repli syrien au Liban d?abord et en deçà de la frontière internationale est suivi avec un immense intérêt. Au point que tout est compté, et le moindre geste commenté quand il est avéré. Il y a ceux qui prennent acte de ce repli ordonné samedi et entamé lundi, parce qu?il faut tout de même mettre les formes, et que cela suppose des moyens militaires imposants à déplacer sur des axes empruntés par les civils, et il y a ceux qui veulent tout, tout de suite. A l?image de l?opposition parlementaire libanaise partie hier en tournée en Europe expliquer ses exigences qui comportent aussi la formation d?un gouvernement neutre. Il y a ceux qui entendent tout simplement mettre fin à ce qu?ils considèrent comme une tutelle syrienne sur le Liban. Le volet militaire est, quant à lui, déjà pris en charge par les commandements des deux armées libanaise et syrienne réunis hier à Damas pour fixer la date du début du repli de l?armée syrienne vers la plaine libanaise de la Békaa, selon le ministre libanais de la Défense, Abdelrahim Mourad. « Le commandant en chef de l?armée libanaise, le général Michel Souleïmane, accompagné d?officiers de l?état-major, s?est rendu en Syrie pour fixer avec le commandement militaire syrien la date du début du repli syrien », a-t-il ajouté. « Le repli commencera très prochainement, et toute l?opération ne prendra pas plus d?une semaine », a encore indiqué M. Mourad. « Les deux commandements fixeront les positions de redéploiement de l?armée syrienne dans la plaine de la Békaa ainsi que les positions où l?armée libanaise devra remplacer l?armée syrienne », a-t-il indiqué. « Le repli affectera quelque 6000 hommes de troupes ainsi que les services de renseignements de l?armée syrienne dans le Mont-Liban (qui surplombe Beyrouth) ainsi qu?au Liban-Nord. » « Les deux commandements décideront également du nombre de soldats syriens qui seront retirés complètement du Liban », a-t-il ajouté. M. Mourad a précisé que les mouvements de troupes syriennes signalés lundi n?étaient que des préparatifs logistiques en vue du début du repli. L?armée syrienne a commencé hier a démanteler ses positions dans les secteurs de Falougha et de Hammana, dans la montagne du Metn, au nord-est de la route Beyrouth-Damas. Des dizaines de batteries antiaériennes et de pièces d?artillerie ont été hissées sur des camions dans ces deux localités où sont établis deux importants campements de l?armée syrienne. Des militaires syriens ont été vus en train de démonter des installations radars ainsi que les câbles de transmission téléphonique. Les présidents syrien et libanais ont décidé lundi à Damas d?un repli des forces syriennes vers l?est du Liban avant la fin mars, mais n?ont pas fixé de date pour le retrait total des 14 000 soldats syriens comme le réclament la communauté internationale et l?opposition libanaise. Au plan politique, une délégation parlementaire de l?opposition libanaise était attendu hier à Bruxelles puis à Paris pour expliquer ses « exigences » concernant notamment le retrait total des soldats syriens et la formation d?un gouvernement neutre de transition, a indiqué le député Marwan Hamadé. « Il s?agit d?expliquer, a-t-il poursuivi, les diverses exigences de l?opposition : l?enquête sur l?assassinat de l?ex-Premier ministre Rafic Hariri le 14 février, le limogeage des chefs de sécurité libanais, la formation d?un gouvernement ?neutre de transition?? avant la tenue d?élections libres au printemps, l?envoi d?observateurs internationaux pour superviser le déroulement du scrutin et le retrait total des forces syriennes du Liban. » L?un des leaders de l?opposition, Walid Joumblatt, qui se trouvait hier en Allemagne, rejoindra ensuite à Bruxelles la délégation parlementaire. D?autres délégations de l?opposition vont également effectuer dans les prochains jours des tournées à travers l?Europe et dans le monde arabe, selon M. Hamadé. La tournée à Bruxelles et Paris intervient à la veille du début des consultations parlementaires avec le président libanais Emile Lahoud pour former un nouveau gouvernement. Deux députés de l?opposition doivent se rendre aujourd?hui au palais présidentiel pour faire part de ses exigences. De leur côté, les présidents américain, George Bush, et français, Jacques Chirac, ont accentué lundi leurs pressions sur la Syrie pour qu?elle retire l?ensemble de ses troupes et de ses services de renseignements du Liban. Selon la présidence française, MM. Chirac et Bush ont affirmé « leur détermination à obtenir l?application pleine et entière de la résolution 1559 » de l?Onu, ce qui passe « par le retrait des forces étrangères et des services et par des élections authentiquement libres, transparentes et démocratiques ». Le porte-parole de l?Elysée Jérôme Bonnafont, a précisé que c?est le président américain qui a téléphoné dans la soirée à son homologue français pour discuter de la situation au Liban au lendemain des déclarations du président syrien Bachar Al Assad. Lundi, un responsable syrien a précisé que « le Haut-Conseil syro-libanais a pris une série de mesures pour (...) un retrait syrien total du Liban » et que « le retrait syrien englobe le retrait des services de renseignements militaires qui font partie des forces syriennes ». C?est la première fois qu?un retrait total, englobant les services de renseignements syriens, est évoqué. Signalons que le Conseil de sécurité doit examiner le mois prochain l?état d?exécution par la Syrie de la résolution 1559, et les pays occidentaux qui en sont à l?origine ont déjà averti des mesures qui pourraient être envisagées si Damas ne souscrivait pas pleinement à ce texte.
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