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Près de 100 bêtes calcinées



Ameur Gouadri, un éleveur d'Oum Cheml, dans la commune de Houamed, 78 km au sud du chef-lieu de la wilaya de M'sila, a compté les moutons et brebis qui lui restaient, dans la matinée du mardi 27 octobre. Trente-cinq ! C'est tout ce qui demeure du cheptel de 130 bêtes que l'éleveur et sa famille possédaient.Trente-cinq bêtes qui ont eu la chance d'être sauvées par les voisins et les éléments de la Protection civile pendant que la bergerie qui les abritait habituellement brûlait. "Ce sont les chiens et les odeurs qui nous ont alertés vers 15h50, hier lundi", mentionne M. Gouadri, visiblement fatigué de cette fin de journée d'enfer qu'il venait de vivre. "Ma femme est sortie pour vérifier ce qui se passait, et c'est elle qui a vu la fumée", raconte-t-il, en tremblant.
La bergerie des Gouadri était la proie des flammes causées par la chute d'un câble électrique. "Au début, on entendait les bêtes meugler et donner des coups dans leur enclos, se souvient avec effroi l'éleveur. Mais on ne les a pas entendues longtemps." En quelques minutes à peine, la fumée a laissé place aux flammes qui ont rapidement gagné tout le bâtiment. "On entreposait notre foin là aussi pour nourrir nos bêtes. Le feu n'a pas mis de temps à tout brûler", précise l'éleveur.
Des voisins de Ameur Goudri ont bien tenté de sauver quelques bêtes qui étaient prisonnières du brasier, en vain. "Je suis entré dans l'étable, mais je suis aussitôt ressorti. Il y avait tellement de fumée, je ne voyais rien. J'aurais quand même souhaité en sauver quelques-unes", raconte un des voisins et proche de la famille, en précisant qu'il a beaucoup hésité de peur d'être électrocuté.
Des pompiers de Ben S'rour et d'autres municipalités environnantes ont été dépêchés sur les lieux pour tenter de circonscrire les flammes. Une défaillance électrique (chute d'un câble) serait probablement à l'origine du sinistre. En moins d'une heure et demie, toute la bâtisse avait brûlé, tuant du coup 95 bêtes qui se trouvaient à l'intérieur.
"À un moment donné, il faisait tellement chaud que c'était difficile de rester devant la maison, J'ai vraiment eu peur pour nos enfants et notre maison", raconte un des frères de l'éleveur. "Nous avons signalé à plusieurs reprises la défaillance de ce poteau électrique aux responsables. Mais, comme toujours, ils n'interviennent qu'après une catastrophe. S'ils avaient pris en compte nos réclamations, il n'y aurait pas eu cette catastrophe", tonnent les habitants du douar Oum Cheml.
La famille Gouadri, qui habite cette parcelle de terrain depuis des générations et active dans l'élevage d'ovins, a subi de lourdes pertes. "On est déjà touché par la crise avec le coronavirus et la chute des ventes. Maintenant, avec cette catastrophe, j'ai tout perdu. Je ne suis pas assuré. Je sais que je ne serai pas remboursé, c'est triste de voir tous les efforts et le travail qu'on a mis dans cette bâtisse partir en fumée", se lamente M. Gouadri.

Chabane BOUARISSA
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