Algérie

Pourquoi la sardine coûte 200 dinars



La sardine se fait désirer, ces jours-ci. Le prix de ce poisson bleu, de large consommation, a atteint...les 200 DA le kilo sur les étals ! Il s'agit, selon toute vraisemblance, d'un déficit de production que les pêcheurs incombent à « l'avarice » de la mer en cette période pré-estivale. Selon les professionnels, deux facteurs sont à l'origine de cette pénurie : la période de reproduction (ou régénération) qui fait que le poisson bleu descend vers les profondeurs, inaccessibles pour la flotte locale, plutôt rudimentaire, et les mesures de restriction et de rationnement liées à la 2ème période de repos biologique qui s'étend pratiquement sur tout le mois de mai, précise le directeur de la Pêche et de l'Aquaculture. Depuis quelques semaines, les sardiniers regagnent les ports d'Oran, d'Arzew et de Bouzedjar avec un soupçon de poisson dans les filets. Dès lors, la surenchère aidant, les prix s'emballent dans les halles à poisson où la sardine se vend entre 160 et 180 DA le kilo. Encore faut-il se lever très tôt pour en trouver. Le gros des prises de sardine, qui entre dans les halles de la pêcherie, a déjà preneur. Qu'il s'agisse de poissonniers ou de restaurateurs spécialité poisson et fruits de mer, comme ceux qui pullulent dans les abords du port de pêche, l'approvisionnement ne se fait plus que par commande, sous peine de rater sa journée. Un petit tour, hier, du côté des marchés des Aurès (ex-La Bastille) et de M'dina Jdida, histoire de relever la température du marché des poissons, nous renseigne sur l'envolée exceptionnelle des prix, ceux de la sardine et des crevettes plus que tout autre espèce. Si le crustacé noble nous a, de tout temps, habitué à faire des siennes en hissant la barre au-delà des 2.000 DA le kilo et, de ce fait, la hausse exaltée de son prix inabordable passe inaperçue aux yeux des petites et moyennes bourses, ce n'est pas le cas de la sardine, ce mets populaire qu'on appelle, à tort ou à raison, « poisson des pauvres ». Celle-ci, hors de portée, les gens se rabattent sur des espèces, qui sont certes de moindres qualités nutritives et gastronomiques, mais dont les prix restent néanmoins abordables, comme l'allache, la bogue, le «Maquereau » entre autres. Certains marchands, avides de gain, n'hésitent pas à tricher en mélangeant la sardine avec un peu de «Maquereau» et en la vendant en tant que telle, avons-nous constaté. Ruse qui n'a pas échappé à l'oeil connaisseur d'un client qui a aussitôt fait la remarque au poissonnier indélicat. Et celui-ci de lui répondre qu'il a acquis la marchandise « comme elle est » au niveau de la pêcherie, et qu'il n'y était pour rien.
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