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Pour une école de qualité, sans sacrifier le droit de grève


Pour une école de qualité, sans sacrifier le droit de grève
Elle a gagné son pari, la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit. Huit syndicats sur un ensemble de dix ont signé, hier, la charte d'éthique. Un acte «volontaire» qui engage les signataires à se montrer «disponibles» à l'écoute et à la résolution des problèmes, sur la base du dialogue et de la concertation. Une «politique participative» qui permettra aux différents partenaires de prendre connaissance de tout ce qui fait barrage à un avancement normal de l'école algérienne et, partant, aider aux propositions de solutions. Mme Benghebrit s'est engagée à ne rien cacher aux partenaires sociaux et aux associations des parents d'élèves. «Je ne masquerai aucune difficulté, je ne ménagerai aucun effort pour qu'ensemble, nous puissions répondre à la nécessité d'améliorer la mise en ?uvre de la réforme», a-t-elle assuré. Les huit syndicats signataires sont la Fnte, le Satef, le Snapap, le Snapep, le Snte, l'Unpef, le Snapest et le syndicat des corps communs et des ouvriers professionnels. L'on note également l'adhésion de deux associations de parents d'élèves. Le Cnapest s'était montré disposé à aller dans la même démarche, signant d'ailleurs le communiqué du mois d'octobre dernier, mais s'est rétracté après la réunion de son conseil national qui a dit «non» à la signature de cette charte. Quant au CLA, le refus était catégorique dès le départ, ce dernier craignant surtout de perdre son droit à la grève, d'une manière ou d'une autre. A ce propos, ont assuré les syndicats ayant signé la charte hier, le droit à la grève est préservé et qu'il n'y a pas de raisons de s'en inquiéter. La preuve, indique le porte-parole du Snte, Abdelkrim Boudjenah, «les adjoints de l'éducation seront en grève le 7 décembre prochain, à l'appel de leur coordination qui est affiliée au Snte». La ministre, de son côté, assure et rassure que «le droit à la grève est un droit constitutionnel. Nous ne pouvons pas toucher à ce qui est contenu dans la Constitution algérienne». Elle affirme toutefois que le recours à la grève, à la faveur de cette charte, ne doit être utilisé que si le dialogue est rompu. Chose qu'elle et les syndicats espèrent ne se produira pas du moment que les partenaires se sont engagés à laisser les portes ouvertes pour le bien de tous, l'élève en premier.C'est un «contrat de confiance» qui a été signé hier et son objectif principal est d'aller vers «une école de qualité et d'équité, forte de son algérianité et travaillant pour une éducation inclusive». L'intérêt de l'élève prime. «L'ultime et premier bénéficiaire en sera l'enfant, l'élève, celui qui sera le citoyen de demain. Assurons-lui les conditions pour qu'il puisse trouver en l'école, valeurs, comportement et modèle à suivre», insiste la représentante du gouvernement, en poursuivant que «cet évènement n'aurait pas pu voir le jour sans l'engagement du gouvernement et la conviction du président de la République». L'intérêt de l'élève prime et aussi la stabilité de l'Algérie dans un contexte difficile : «L'épreuve à laquelle l'Algérie est confrontée aujourd'hui, dans un environnement hostile et menaçant, nous impose à tous de nouveaux défis : celui de continuer à nous battre pour débattre des intérêts socioprofessionnels de tous les travailleurs et fonctionnaires du secteur et en même temps celui de préserver la stabilité car la stabilité de notre école est aussi celle de l'Algérie.» Même propos tenus par l'ensemble des signataires de la charte. «Nous allons vous accompagner, vous la ministre et vos collaborateurs au département ministériel pour tirer l'école vers le haut», affirme le représentant du Satef, déplorant les taux élevés de déperdition scolaire à tous les niveaux et surtout le fait que l'école algérienne ne soit pas classée même dans le monde arabe. Et la ministre de répondre au syndicaliste et aux autres signataires de la charte : «La tâche n'est pas facile, elle est même titanesque. Nous avons réglé des problèmes, mais ils y en a encore d'autres à régler. En attendant, les enfants doivent continuer leur scolarité dans des conditions favorables. Nous n'avons pas le droit d'en faire des victimes. Accordez-nous votre confiance pour l'atteinte de tous les objectifs tracés».K. M.


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