Algérie

Pour l'année 2007 921 harraga ont péri en mer




L'Espagne et l'Union européenne viennent d'être épinglées par une ONG espagnole de défense des droits de l'homme sur le dossier de l'immigration clandestine. L'Association de défense des droits de l'homme d'Andalousie (APDH-A) a en effet estimé, dans son rapport 2007 présenté avant-hier, que malgré toutes les déclarations d'intention, le gouvernement espagnol et l'Union européenne (UE) « continuent d'ignorer les causes qui provoquent les migrations actuelles en établissant des mesures très restrictives dont la portée et l'efficacité ne sont que conjoncturelles, avec des effets imprévisibles à moyen terme». Se basant sur des statistiques officielles, l'ONG indique dans son rapport, intitulé «Droits de l'homme dans la frontière en 2007", qu'un total de 921 immigrants clandestins ont trouvé la mort en 2007 en tentant d'atteindre les côtes espagnoles à bord de pateras. Sur les 921 morts, 287 sont originaires d'Afrique du Nord, note le rapport, avant de souligner qu'au cours des deux premiers mois de 2008, 89 immigrants clandestins sont déjà morts en tentant de gagner les côtes espagnoles à bord d'embarcations de fortune. Selon un récent bilan communiqué par le commandement des Forces navales algériennes, couvrant le premier bimestre 2008, il est noté que neuf corps de candidats à l'émigration clandestine ont été repêchés au large des côtes algériennes. Dans le cadre de la lutte contre l'émigration clandestine, «les gardes-côtes algériens ont effectué, au cours de cette même période, 27 opérations de recherche et de sauvetage qui ont permis de secourir 422 candidats à l'émigration clandestine et de repêcher neuf corps». La même source indique par ailleurs que 32 candidats à l'émigration clandestine ont été interceptés au large des côtes italiennes lors d'opérations menées par le Centre national des opérations de surveillance et de sauvetage, en coordination avec le Centre italien de coordination des opérations de sauvetage, alors que 91 autres ont été rapatriés après leur interception près des côtes espagnoles. Le rapport de 2006 estimait à 7.000 le nombre de personnes mortes au cours de leurs tentatives de gagner les plages espagnoles. La baisse de près de la moitié des personnes mortes en 2007 s'explique par le fait que seule la moitié du nombre des pateras était parvenue à atteindre ces plages, précise-t-elle. L'ONG espagnole n'exclut pas, par ailleurs, une réactivation de l'immigration clandestine vers les côtes andalouses «en raison des traversées plus longues et difficiles des autres routes maritimes, du déploiement de (l'agence européenne) Frontex (le long des côtes ouest-africaines) et de la recrudescence du flux migratoire en provenance du Maroc et de l'Algérie». L'Espagne a rapatrié 55.938 immigrants en situation irrégulière au cours de l'année 2007, soit 6% de plus qu'en 2006, qui a vu l'arrivée de 18.057 sans-papiers à bord de pateras. L'association de défense des droits l'homme a dans ce sens plaidé pour un «véritable changement de cap» dans l'orientation et la gestion des migrations de la part du gouvernement socialiste espagnol, à la faveur de sa victoire aux législatives de dimanche dernier. L'organisation lui propose, ainsi, d'élaborer une nouvelle politique migratoire, d'analyser les causes de la migration forcée, de respecter «scrupuleusement» les droits de l'homme, de reconsidérer en profondeur le rôle des centres d'internement, de ratifier le 4ème protocole des droits de l'homme de l'UE qui interdit les expulsions massives des immigrés sans papiers et d'assouplir les flux permettant l'émigration régulière de l'Afrique vers l'Europe. L'Organisation des Nations Unies (ONU) avait, de son côté, exprimé mercredi sa préoccupation concernant l'augmentation inquiétante du nombre d'immigrés clandestins qui sont emprisonnés dans le monde après leur arrestation par la police ou les gardes-côtes. «Actuellement, tout le monde recourt à la détention contre les personnes en situation irrégulière, au Nord comme au Sud. C'est une tendance inquiétante», a affirmé la présidente du groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire, Mme Leïla Zerrougui. «Les immigrants en situation irrégulière ne sont ni des criminels ni des suspects, leur détention doit être l'exception et non la règle», a-t-elle dit à la presse.


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