Algérie

Polisario



Libération de prisonniers marocains 404 prisonniers de guerre marocains, les derniers détenus par le Front Polisario à Tindouf, ont été libérés jeudi dernier. « Cette décision marque le parachèvement du processus de libération des prisonniers marocains, entamé volontairement et en toute souveraineté, il y a de cela plusieurs années », a indiqué, le même jour, le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz. Ce dernier a estimé qu?avec la libération de ces prisonniers, « la RASD tourne la page de l?une des conséquences du conflit du Sahara-Occidental ». Mais leur élargissement, a-t-il dit, « ne signifie nullement que les aspects humanitaires de ce conflit sont définitivement soldés ». Selon lui, « le Maroc continue de détenir dans ses prisons de nombreux combattants et civils sahraouis soumis à des conditions inhumaines et dégradantes ». La question des personnes sahraouies disparues constitue également, à ses yeux, une question préoccupante. « Les exactions auxquelles se livrent actuellement les autorités d?occupation dans le vain objectif de museler les revendications émancipatrices du peuple sahraoui interpellent aussi la conscience de la Communauté des Nations, de même que sa capacité à imposer le respect de ses décisions aux Etats récalcitrants », a-t-il déclaré. La cérémonie de libération s?est déroulée en présence du représentant mandaté des Etats-Unis, le sénateur Richard Lugar, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain. « Ce gage de bonne volonté du gouvernement sahraoui devra être payé en retour », a souligné M. Abdelaziz qui a précisé toutefois que « des efforts supplémentaires s?avèrent nécessaires afin d?amener le Maroc à se conformer à la légalité internationale et permettre au peuple du Sahara-Occidental d?exercer ses droits légitimes et inaliénables à l?autodétermination ». Tout en exprimant « la satisfaction de la RASD » après les récentes nominations de l?ambassadeur Peter Van Walsum, en qualité d?envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies et de Francesco Bastagli, en qualité de représentant spécial au Sahara-Occidental, le chef de l?Etat sahraoui a émis le v?u de voir « ces personnalités distinguées par M. Kofi Annan activer à la mise en ?uvre rapide du plan de paix pour l?autodétermination du peuple du Sahara- Occidental ». Le président de la RASD a en outre saisi cette occasion pour rendre hommage à l?Algérie, « pays frère et voisin et au président Abdelaziz Bouteflika qui ont de tout temps soutenu les droits du peuple de la RASD à l?autodétermination (...) C?est l?honneur de ce pays de s?être spontanément placé du côté de notre peuple pour la satisfaction de ce droit et de lui avoir prodigué aide et assistance », a-t-il souligné. Les autorités algériennes ont aussitôt exprimé leur satisfaction après la libération des prisonniers de guerre marocains et qualifié cette décision de « geste humanitaire de grande portée ». Après leur libération, ces anciens détenus sont arrivés en début de soirée de jeudi à Agadir (sud), à bord d?un avion affrété par le département américain de la Défense. Selon Mohamed Beissat, ambassadeur du Polisario à Alger, qui s?est exprimé à l?AFP, « un accord pour la libération des prisonniers a été signé jeudi en fin de matinée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant-Rouge sahraoui. De leur côté, les autorités marocaines se sont réjouies de la libération de leurs prisonniers. Mais comme à l?accoutumée, le Palais royal n?a pas, encore une fois, « omis » de tenir l?Algérie pour responsable de ce qui est arrivé aux prisonniers marocains ». « Leur libération ne constitue en aucune manière un geste du Polisario ou encore le résultat d?une entremise de l?Algérie qui, en vertu des conventions pertinentes de Genève dont elle est partie, demeure responsable des faits et manquements qui se sont produits sur son territoire », est-il noté dans un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères. « Cette libération, est-il ajouté, ne peut absoudre, ni exonérer les véritables responsables de ce drame humanitaire, dont l?instrumentalisation, à travers des libérations ponctuelles, opportunément ciblées et politiquement motivées, a été dénoncée sans relâche par le Maroc. » Le porte-parole du gouvernement marocain, Nabil Benabdellah, pour sa part, a estimé que « c?est grâce à une pression internationale que cette libération a eu lieu ». Pourtant, même la porte-parole adjointe de la Maison-Blanche, Dana Perino, a souligné jeudi que l?élargissement des prisonniers marocains est le résultat d?efforts diplomatiques discrets mais intenses de la part des Etats-Unis, du Maroc et de l?Algérie. Pour sa part, le porte-parole du département d?Etat, Sean McCormack, a estimé que la libération des Marocains était « une occasion pour faire progresser l?unité et la stabilité du Maghreb ». Il a en outre appelé l?Algérie et le Maroc à en profiter pour relancer leur dialogue, améliorer leurs relations bilatérales et créer un climat régional permettant de résoudre enfin le conflit du Sahara-Occidental. Le sénateur américain Richard Lugar, qui a supervisé la libération des 404 derniers prisonniers marocains du Front Polisario, a salué « la sage décision des dirigeants du Polisario et le président algérien Abdelaziz Bouteflika pour son ferme leadership et son aide qui a permis l?issue heureuse de notre mission humanitaire ». Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a qualifié de « pas positif » la libération des prisonniers marocains. M. Annan espère que cette libération « va servir à favoriser de meilleures relations entre les parties ». Notons enfin que le Front Polisario réclame l?indépendance totale du Sahara-Occidental alors que Rabat propose une « large autonomie » sous la souveraineté marocaine.





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