Point de vue sur l’histoire de la Création

Point de vue sur l’histoire de la Création Les Anges ont été chargés de se prosterner jusqu’au Jour de la Résurrection. «Ils se prosternent» signifie qu’ils se soumettent aux ordres du Très Haut pour entourer de soins cette créature, la sauvegarder et la guider vers la voie du bien, cela par opposition au refus d’Iblis, qui personnifie le Mal et dévie la marche de l’homme par son grave comportement. C’est ainsi que la vie s’est faite: Adam étant l’objet et le centre de tout ce qui l’entoure. En tant que prophète et que représentant de la Loi divine qui lui fut révélée et de la voie où il fut conduit, il choisit ce qui était bien pour lui et ce qui lui assurait l’amour de Dieu l’Unique; par la suite certaines créatures issues sa progéniture tombent dans le péché, l’illicite et le mal. Et c’est là l’existence de l’homme telle que Dieu a voulu qu’elle soit. Je reviendrai une fois encore à la question de la langue qui suscite de si nombreuses interrogations nous laissant perplexe. Lorsque par exemple Iblis dit à Adam et à Eve : «Votre Seigneur ne vous a interdit cet arbre que pour vous empêcher d’être deux anges ou des être éternels.» Ce propos d’Iblis soulève la question de l’éternité. Celle-ci signifie-t-elle quelque chose sans son antonyme? Celui de la destruction qui donne son sens aux deux concepts? Adam a vu les hommes s’entretuer, se détruire, mourir et disparaître pour ne point revenir. Le sens de l’éternité est sémantiquement clair dans l’esprit du destinataire du discours. Si la question les avait concernés en tant que constituant le commencement, ils se seraient alors posés la question de savoir ce qu’est l’éternité, et ce qu’est l’état d’ange, car ce sont des concepts nouveaux sans l’être. Ce sont des concepts connus dans la langue qu’ils parlaient. Parlons par exemple de l’histoire des fils d’Adam. Dieu dit: «Raconte-leur en toute vérité l’histoire des deux fils d’Adam, lorsque tous deux offrirent des sacrifices, celui de l’un fut accepté celui de l’autre. Ce dernier dit: «Je te tuerai sûrement» Et le premier dit: «Dieu n’accepte que ce qui vient de la part des pieux», Si tu portes la main sur moi pour me tuer, ce n’est pas moi qui porterai sur toi la mienne: moi, je crains Dieu, Seigneur des univers, moi je veux que tu parles avec le péché de m’avoir tué et avec ton propre péché: alors tu seras du nombre des compagnons du Feu. C’est là la récompense des injustes. Son âme l’incita à tuer son frère. Il le tua donc et se trouva du coup au nombre des perdants. Alors Dieu envoya un corbeau gratter le sol pour lui montrer comment ensevelir le cadavre de son frère. «Malheur à moi, dit-il, suis-je incapable d’être, comme ce corbeau, à même d’ensevelir le cadavre de mon frère. Il fut pris d’un intense remords».(La Table Servie, (Al-Mâ’idah)V, 27-31) Cette histoire implique toutes les significations morales et civiques possibles selon la religion vraie, et non pas celle de certains. «Je crains Dieu, Seigneur des Univers» implique le sens de la justice et de l’injustice, du Paradis et de l’enfer, du remords et du repentir, de l’agression et de la non-agression: tous les concepts profonds et absolus qui ont mûri alors dans leur langue. Cela a nécessité naturellement des millions et des millions d’années de vie qui se sont vrais ensablement écoulées pour enfin aboutir à cette situation de la langue émise par la voix de cette créature venue sur terre». Les laïcs peuvent-ils donc s’opposer au verset coranique qui dit ceci: «Quand je l’aurai formé et, lui aurai insufflé de mon Esprit, tombez devant lui prosternés». L’adverbe «quand» exprime ici le futur, le temps qui va venir. Pr. Abdessabour Chahine