POLLUTION • Autrefois désertée en raison d’une pollution extrême, la Seine voit revenir des espèces emblématiques comme le chabot ou le brochet, signes d’une eau plus propre
- L'essentiel
.Le recensement annuel du Siaap révèle le retour d’espèces emblématiques comme le chabot et le brochet, signes d’une amélioration de la qualité de l’eau.
. La Seine et la Marne abritent aujourd’hui 35 à 40 espèces de poissons, soit deux fois plus qu’il y a trente ans.
. Cette progression contraste avec les années 1970, où la pollution extrême ne permettait la survie que d’une poignée d’espèces.
Dans la Seine, des poissons qui avaient déserté le fleuve autrefois trop pollué font leur retour à mesure que l’eau s’assainit, mais d’autres sont chassés par de nouvelles espèces invasives à la croissance éclair, dont des gobies venus d’Europe de l’Est.
C’est ce qu’a constaté un recensement annuel des poissons réalisé fin juillet par Franck Renard, hydrobiologiste, et son équipe, mandatés par le syndicat d’assainissement des eaux usées de l’agglomération parisienne, le Siaap.
- Une méthode redoutable
Au pied de la tour Eiffel, sur un petit bateau à moteur équipé d’un groupe électrogène, ils immergent une perche dans laquelle circule pendant quelques secondes un courant électrique. Ce dernier attire puis paralyse les poissons sur une dizaine de mètres carrés, de quoi facilement les attraper à l’éprouvette ensuite. Une technique autorisée uniquement lors des opérations de recensement de poissons, avant de les relâcher. Il trie ensuite les spécimens selon leur espèce dans des seaux remplis d’eau, puis les mesure.
Mais lors de cette première matinée à Paris, déjà une bonne nouvelle: la pêche d’un chabot, un petit poisson historique de la Seine, classé vulnérable au niveau européen, qui ne survit que dans des eaux de bonne qualité. L’espèce avait disparu dans les années 1970, époque à laquelle les concentrations d’azote et de phosphore étaient bien plus importantes dans la Seine du fait des rejets d’eaux usées.
- Une espèce parapluie
D’autres espèces sont aussi de retour, comme le plus imposant brochet, pour le bonheur des pêcheurs amateurs du fleuve. «Le brochet est une espèce parapluie: si le brochet va bien, cela signifie que plein d’autres espèces vont bien», explique Charlie Rozpeczny de l’Union des pêcheurs de Paris, venu observer le recensement.
On compte aujourd’hui entre 35 et 40 espèces dans la Seine et la Marne, soit deux fois plus qu’il y a trente ans. Et la situation est sans commune mesure avec les années 1970, où on recensait à peine trois espèces, selon le Siaap.
Photo: Un recensement annuel des poissons de la Seine révèle que des espèces historiques comme le chabot et le brochet font leur retour grâce à l'amélioration de la qualité de l'eau, avec aujourd'hui entre 35 et 40 espèces recensées contre seulement trois dans les années 1970. - CHRISTOPHE SAIDI/SIPA
20 Minutes avec AFP
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : 20 Minutes avec AFP - Publié le 11/08/2025
Source : 20minutes.fr