Algerie - Ornithologie

Planète (Canada/Amérique du Nord) - La saison de la reproduction débute pour les faucons de l’Université de Montréal


Planète (Canada/Amérique du Nord) - La saison de la reproduction débute pour les faucons de l’Université de Montréal
La saison de reproduction vient de débuter pour les faucons pèlerins devenus des vedettes du Web, du haut de leur nid installé au sommet de la tour du pavillon Roger-Gaudry de l’Université de Montréal. La femelle, nommée «Ève», vient de pondre un premier œuf.

Ce premier œuf pondu dimanche en fin de journée devrait être suivi d’autres pontes au cours des prochains jours, puisqu’on s’attend à une possibilité de quatre œufs, comme l’an dernier (entre le 6 et 13 avril), explique Ève Bélisle, associée de recherche à Polytechnique Montréal.

C’est elle qui a découvert par hasard, en 2007, la présence de faucons pèlerins au sommet de la tour. Elle a donc convaincu l’Université de Montréal d’installer un nichoir (une simple boîte de bois garnie de gravier), qui est maintenant utilisé depuis 2009.

Pour le moment, tout semble se dérouler comme l’an dernier. En 2024, le couple de faucons installé au cœur de Montréal a produit un total de quatre fauconneaux, dont trois ont survécu jusqu’à leur premier envol. On ne sait toutefois pas ce qu’il est advenu de ces oiseaux, précise Mme Bélisle, mais aucun de ceux munis d’une bague d’identification n’a été revu ni retrouvé mort par la suite.

«Pas de nouvelle, bonne nouvelle», résume Ève Bélisle, en rappelant que les faucons de l’Université de Montréal sont devenus de véritables vedettes du Web au fil des ans. Il y a maintenant trois caméras, et bientôt quatre, qui suivent en permanence les oiseaux de proie qui occupent le nid.

On peut donc assister en direct à leurs comportements de reproduction, à certains de leurs repas (qui comptent surtout des pigeons, des étourneaux et des quiscales), aux affrontements avec d’autres faucons qui se présentent au nid, aux pontes et aux premières semaines de vie des fauconneaux.

En raison de la présence de la grippe aviaire au Québec, il subsiste toujours des inquiétudes pour la survie de ces faucons pèlerins. Mais pour le moment, tout semble bien se passer pour ceux qui nichent à l’Université de Montréal.

- Espèce survivante

L’observation de faucons pèlerins à l’Université de Mont­réal, ou encore dans d’autres sites urbains comme les ponts Honoré-Mercier ou Jacques-Cartier, aurait été impensable il y a à peine quelques années. Il faut savoir qu’au début des années 1970, l’espèce avait complètement disparu du sud du Québec.

Dans le passé, le faucon pèlerin a en effet été décimé, principalement en raison de l’utilisation massive de DDT, un pesticide très toxique qui a provoqué des problèmes chroniques de reproduction chez ces oiseaux. Et même si le DDT a été interdit au Canada dès 1972, la situation du faucon pèlerin est demeurée critique pendant plusieurs années, notamment en raison de la persistance du pesticide dans l’environnement.

Les premiers inventaires réalisés au Québec, dans la vallée du Saint-Laurent, indiquaient par exemple que l’espèce était pour ainsi dire rayée de la carte, avant qu’on ne commence à gagner quelques rares couples nicheurs dans les années 1990.

Les effectifs de ces rapaces ont fini par augmenter, notamment en raison de leur capacité d’adaptation en milieu urbain. «Les oiseaux ont fait preuve de résilience et d’adaptabilité, notamment par une expansion rapide dans les villes, où ils profitent des sites de nidification urbains et des proies», notait ainsi le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada dans une évaluation publiée en 2017 qui classait l’espèce comme étant «non en péril».

Dans un rapport produit à la demande du gouvernement du Québec et publié en 2022, on souligne qu’«après avoir connu une bonne augmentation de ses effectifs et un ralentissement plus récemment, le faucon pèlerin serait en bonne voie de rétablissement». On ajoute que cette espèce suscite un grand intérêt scientifique, ornithologique et photographique, notamment en raison de ses aptitudes de chasse: en piqué, le faucon peut atteindre une vitesse de plus de 300 km/h. «De plus, étant donné sa position au sommet du réseau trophique, il est un bon indicateur de la qualité de l’habitat.»

Même si sa situation s’est grandement améliorée au Canada, l’espèce est toujours aux prises avec certaines menaces, dont les collisions avec les lignes à haute tension, les voitures ou les vitres d’édifices, le dérangement par l’escalade (le faucon niche souvent à flanc de falaise) ou les randonneurs ainsi que les éoliennes.

. Vidéo ajoutée par Akar Qacentina: Naissance du premier fauconneau en 2023 !
https://www.youtube.com/watch?v=wLKrjlRYdIA

Photo: Capture d’écran de la chaîne YouTube «Faucons UdeM en direct» La femelle, nommée Ève, a pondu dimanche un premier oeuf pour cette saison de ponte 2025.

Alexandre Shields/Pôle environnement
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