Algérie

Palestine Le poids des Arabes israéliens



Les pays arabes sont encore loin de la démocratie. Pour y parvenir, ils ont un très long et non moins difficile chemin à parcourir. La diffusion des droits de l'homme est une entreprise difficile et délicate dans le monde arabe, qui garde encore les séquelles du modèle socialiste des années 1970. Les Etats-Unis et les droits de l'homme, alors qu'ils prétendent en être un fervent défenseur. La prison de Guantanamo en est un exemple probant. Ce sont les grandes lignes de la conférence de presse animée jeudi à Alger par l'ancien secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros-Ghali, sous sa nouvelle casquette de président du Conseil national égyptien des droits de l'homme. Boutros-Ghali, cité par l'APS, a déclaré que les pays arabes « trouvent encore plus de difficultés » à ancrer la culture de l'exercice démocratique et à défendre les droits de l'homme que même les pays occidentaux ne respectent pas, à l'instar des Etats-Unis. Avant d'affirmer que ce pays foule au pieds les droits de l'homme alors qu'il prétend en être un fervent défenseur, outre sa pratique de la politique de deux poids deux mesures en la matière. L'exemple de la prison de Guantanamo illustre bien cette contradiction, a-t-il ajouté en substance. La mission de défense des droits de l'homme et des principes démocratiques s'annonce des plus ardues dans le monde arabe où les populations sont d'un niveau intellectuel majoritairement limité, a indiqué l'ancien SG de l'ONU. A la faveur d'un régime démocratique, « nous sommes à même de réussir plus rapidement le développement économique », a-t-il renchéri, en ajoutant que « le devenir des droits de l'homme est tributaire de la volonté politique des pays qui s'efforcent de s'émanciper des différentes contraintes en vue de défendre les libertés ». Pour Boutros-Ghali, la démocratie offre un instrument efficient pour réconcilier les parties belligérantes d'un conflit ou d'une opposition donnés. La démocratie, cela entend, a-t-il précisé, « la liberté de la justice, le multipartisme, l'indépendance de la justice et la liberté de la presse ». Boutros-Ghali a indiqué par ailleurs que toutes les organisations arabes et africaines de défense des droits de l'homme se rencontreront au mois de septembre en Egypte, à l'occasion du 60e anniversaire de la proclamation de la déclaration des droits de l'homme. A une question sur « la guerre mondiale contre le terrorisme », Boutros-Ghali a répondu que l'on n'est pas encore parvenu à une définition claire et consensuelle du phénomène, en expliquant qu'il s'agit d'un «fléau désormais conditionné par la globalisation. En clair, plusieurs problèmes d'ordre national trouveront une solution à un niveau international». « La défense de la démocratie nationale n'est qu'un début car il faudra arriver à une démocratie mondialisée, une démocratie des Nations unies, où les ONG auront leur mot à dire dans l'adoption des décisions et des résolutions internationales », a-t-il enchaîné. Il a, à ce propos, exhorté les pays arabes à avoir la volonté politique nécessaire pour s'impliquer davantage dans les affaires internationales afin de contribuer à la démocratie mondialisée pour éviter de tomber sous la domination d'une puissance et d'une organisation donnée. Boutros-Ghali a en outre évoqué « la mainmise des Etats-Unis sur le monde », soulignant que « seule l'émergence d'autres forces sur la scène internationale est à même de changer les donnes ». Les Etats-Unis « dominent le monde et l'institution des Nations unies et sont capables d'empêcher tout autre pays de jouer un rôle similaire au leur », a-t-il ajouté, exprimant toutefois son optimisme quant à l'avenir des relations internationales. Par ailleurs, Boutros-Ghali a indiqué que la demande des Nations unies portant constitution d'une commission d'enquête sur les derniers attentats survenus devant le siège d'une institution onusienne et celui du Conseil constitutionnel en Algérie est « une décision illégale, car l'accord du pays concerné est indispensable pour que cette institution puisse diligenter une enquête ». L'ex-SG de l'ONU a indiqué d'autre part que le conflit arabo-israélien « ne sera pas réglé de sitôt, qu'il s'agisse de la guerre avec Israël ou des conflits internes entres les différentes factions ». « La démocratie profite au monde arabe grâce au 1,5 million d'Arabes de nationalité israélienne qui vivent en Israël, soit 17-18% de la population, un chiffre appelé à la hausse dans les dix prochaines années et qui devra atteindre 40%, ce qui amènera Israël à revoir sa politique à l'égard des Arabes ». Concernant le dossier du Sahara Occidental, il a affirmé avoir tenté, en tant qu'ancien secrétaire général de l'ONU, de jouer un rôle entre les deux parties et d'entreprendre des contacts mais sans résultats probants, estimant qu'il est dans l'intérêt du monde arabe d'aboutir à un règlement pacifique de la situation en tenant compte des revendications de chaque partie en faveur de davantage de coopération interarabe.
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