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Ou sont passés les gants '



Ou sont passés les gants '
Dans les restaurants, les gants sont rarement utilisés alors qu'il est nécessaire d'en porter pour éviter toute contamination et propagation de germes. Dans presque tous les marchés de fruits et légumes de la capitale, aucun revendeur de poulet ou de viande ne porte pas de gants qui le protègent et protègent ses clients. Pourtant, tous, sans exception, manipulent, en même temps, la marchandise et les billets de banque souvent crasseux. Les services d'hygiène ne sont pas regardants lorsqu'il s'agit de la propreté des mains qui est la règle de base de l'hygiène. Leur mission consiste, dans la plupart des cas, à vérifier seulement l'étiquetage, la température du réfrigérateur et l'hygiène du local. Ils s'en suffisent. Apparemment, le port de gants n'est pas une condition qui ouvre droit à l'exercice d'une activité commerciale. Dans les restaurants, c'est le même constat navrant. Les serveurs recrutés ne prennent pas la précaution d'enfiler des gants pour servir ou préparer le menu. Pourvu que les clients affluent et la recette soit conséquente en fin de journée. Dans la majorité des restaurants, il n'est pas exigé une tenue dans les normes. Au milieu des clients, le serveur est reconnaissable juste, parfois, par une toque et un simple tablier, le plus souvent noir, pour cacher les saletés. L'hygiène est le dernier souci de nombreux restaurateurs. On en trouve même qui portent des savates tout aussi crasseuses. Chez beaucoup de consommateurs blasés, c'est l'indifférence. On n'y prête même pas attention tant le règne de la saleté épargne peu de lieux publics. L'essentiel serait-il seulement d'éviter la maladie 'Tout le monde a une part de responsabilitéIl en est ainsi de Saïd, un habitué de la rue de Tanger. A midi, il se pointe dans un des restaurants qui longent et font la réputation de ce quartier populeux. Un plat de sardine, de lentilles ou de chtitha, avalé à la hâte, pour calmer sa faim, ne coûte pas cher. L'essentiel est là. Les gants paraissent un souci étrange, voire déplacé et incongru dans cet univers. Ce petit employé sourit puis nous lance avec un brin d'ironie : « Aller manger n'est pas une opération chirurgicale ». Depuis le temps que je fréquente ces lieux, j'ai dû développer des anticorps pour ne pas tomber malade » ironise-t-il. Mohamed, un confrère, a eu moins de chance. Il est tombé malade, il y a une année de cela, lorsqu'il a mangé une escalope de dinde à la rue de Tanger. Cela lui a valu trois jours d'hospitalisation assortis d'un congé de maladie. « La viande était avariée (salmonellose) et le serveur avait les ongles des doigts ainsi que les mains pleins de crasse » nous confie-t-il toujours amer. Depuis, il est « vacciné », voire traumatisé. Plus jamais il ne mangera dehors. Il se contente de pain, de fromage et d'un fruit, même s'il débourse plus. « Des gants portés par les serveurs, ce n'est pas pour demain », nous dira un médecin. « D'abord, c'est un fait culturel et cela n'existe pas chez nous » a-t-il regretté. « Ensuite, il n'y a aucun organisme, à commencer par le secteur de la santé ou les services d'hygiène des collectivités locales qui exige le port de gants » a-t-il poursuivi. « Au citoyen de prendre alors les précautions qui s'imposent lorsqu'il achète des denrées alimentaires sensibles. Il doit faire attention à ne pas manger n'importe où et n'importe quoi ». C'est la moindre des choses, un conseil élémentaire dont peu semblent, hélas, se soucier.




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