Algérie

Otages autrichiens enlevés en Tunisie


Vienne face à l?ultimatum d?Al Qaïda C?est aujourd?hui à minuit qu?expirera l?ultimatum lancé par les ravisseurs des deux touristes autrichiens enlevés le 22 février dernier à Tataouine, au sud-est de la Tunisie. Officiellement, le gouvernement autrichien « refuse » toute négociation avec les terroristes en vue de la libération de ses deux ressortissants, Andrea Kloiber et Wolfgang Ebner. Le chancelier autrichien, Alfred Gusenbauer, avait exigé vendredi leur « libération immédiate et sans condition ». Burkhard Vouk, le chef de la police antiterroriste de la région de Salzbourg, d?où sont originaires les otages, a déclaré quant à lui (vendredi soir) à la radio publique ORF que des « contacts avaient été établis avec les ravisseurs », sans donner davantage de précision. Citant des « sources sûres », le quotidien algérien Annahar a indiqué hier sur son site web que des « négociations » ont été entamées hier avec l?arrivée à Bamako, la capitale malienne, d?un émissaire du gouvernement autrichien. Il s?agit selon l?AFP qui cite les autorités maliennes d?Anton Prohaska, un ancien ambassadeur, arrivé à Bamako pour conduire « une mission d?information » sur ses compatriotes pris en otage et qui se trouveraient selon Annahar à 150 km de Kidal (nord du Mali). Les négociations pour la libération des otages porteraient selon Annahar sur deux points essentiels : paiement d?une rançon, au montant non dévoilé, la libération de 10 islamistes tunisiens (détenus en Tunisie) et de 5 chefs du GSPC, dit Al Qaïda au Maghreb, (emprisonnés en Algérie), parmi lesquels figurent Amar Saïfi, dit El Para, Bouderbal Fatah, alias Abdelfattah Abou Bassir et Mossaab Abou Abdallah. S?il est quasiment certain que les gouvernements algérien et tunisien n?accéderont jamais à cette dernière exigence, il n?est cependant pas à exclure que les autorités autrichiennes paient la compensation exigée. Le précédent de 2003 est là pour le confirmer. Quatorze des 32 otages enlevés dans le Sud algérien (16 Allemands et 10 Autrichiens) n?ont été libérés à Kidal le 18 août 2003 qu?après que Berlin eut versé près de 5 millions d?euros, selon des informations jamais confirmées officiellement. La demande de rançon accompagnée (pour la forme) d?une exigence « politique » ne fait aucun doute, elle est plus importante aux yeux du groupe terroriste auteur du rapt. Rappelons que dans son communiqué revendiquant l?enlèvement des deux Autrichiens, le groupe terroriste commandé par Abdelhamid Abou Zayd, n?a fait qu?adresser un « avertissement » aux touristes étrangers se rendant en Tunisie. « L?Etat apostat en Tunisie est incapable de vous protéger, car les mains des moudjahidine peuvent vous atteindre n?importe où dans ce pays », avertissait la semaine dernière le porte-parole des ravisseurs. Cet appel au « boycott » de la terre tunisienne se transforme sans grande surprise et en quelques jours seulement en demande de rançon et en libération de « prisonniers ».


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