Algérie

Observatoire des Droits de l?enfant


Installation d?un conseil scientifique L?Observatoire des droits de l?enfant (ODE) - une entité créée par la Forem - s?est doté depuis hier d?un conseil scientifique chargé du traitement des problèmes de l?enfance. Composé d?une trentaine de personnalités pluridisciplinaires (avocats, psychologues, médecins, juristes, sociologues...), ce comité a pour rôle d?actualiser et de valider les études déjà entreprises par l?ODE. Mais également de traiter des sujets nouveaux, comme celui de la délinquance juvénile, sujet non abordé par le passé. Le conseil a pour missions, selon le Pr Khiati, président de la Forem, d?effectuer des études et des recherches sur des thèmes en relation avec les droits de l?enfant et la promotion du cadre de vie et de défense de cette frange fragile de la société. Il s?agit également, a poursuivi M. Khiati, de « définir les priorités pour promouvoir les droits de l?enfance et trouver les solutions adéquates pour la prise en charge de ses problèmes, notamment l?enfance abandonnée, assistée et démunie, et promouvoir sa santé ». L?installation de ce comité, dont la cérémonie s?est déroulée à la salle de conférences du site Sider au Paradou, à Hydra, Alger, marque une nouvelle phase dans les activités de l?ODE qui existait jusque-là sous forme de projet. Créé en 2005 et financé jusqu?au mois de juin dernier par l?UE à hauteur de 50 000 euros par an, l?ODE devient depuis hier autonome (financièrement, juridiquement et dans la recherche). Intervenant à l?occasion, Me Mihoub Mihoubi, directeur de l?exécutif de l?ODE, a arrêté certains critères pour le bon fonctionnement de ce comité dont le président devait être désigné le même jour. Cet avocat et ancien ministre de la Culture a jugé important que ce conseil soit composé d?une équipe pluridisciplinaire, compétente scientifiquement et engagée à travailler au profit des droits de l?enfant. Une convention de coopération en matière de promotion des droits de l?enfance entre la Forem et le Barreau national des avocats a été signée en marge de cette cérémonie d?installation qui s?inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des droits de l?enfant. M. Khiati a mis en exergue l?importance de cette convention pour la défense et la prise en charge des dossiers de justice des enfants démunis, et ce, à titre gracieux. Il a estimé important d?accorder tout l?intérêt à l?enfance, proposant « la mise en place d?un code sur la protection de l?enfance », d?autant, a-t-il dit, qu?il existe entre 15 000 et 20 000 enfants dans la rue en Algérie et 21 000 enfants abandonnés, selon les statistiques officielles du ministère de la Solidarité nationale de 2006. On estime aussi à près d?un million d?enfants de moins de 18 ans (500 000 de moins de 16 ans) qui travaillent dont 300 000 d?entre eux ne fréquentent pas l?école. Le Pr Khiati évoque aussi le cas de près de 10 000 enfants qui sont maltraités et battus et 800 enfants se trouvent dans les centres de rééducation dont 20 ont été condamnés pour crimes de sang. Il estime à 15 000 dossiers impliquant les enfants présentés devant la justice annuellement. D?où d?ailleurs l?autre rôle de ce conseil, celui de proposer des règlements ou des lois ou s?insérer dans des réflexions initiées au niveau d?un ministère. Le Pr Khiati n?a pas manqué de dénoncer le retard fait dans le dépôt de la loi sur la protection de l?enfance à l?APN. Interrogé sur le soutien du ministère de la Solidarité, le Pr Khiati s?est voulu très critique à l?égard de cette institution. « Le ministère de la Solidarité est engouffré dans des problèmes terre à terre, on n?a pas pu élever le débat avec lui au niveau national. Le débat avec lui est trop bas », a-t-il estimé. Non sans omettre de l?appeler à être à l?écoute des associations qui travaillent sur le terrain. « Il faut transcender les conflits de personnes et passer à l?intérêt de la communauté », selon le Pr Khiati.


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