Nouvelles techniques de marketing

Progrès - L'activité des troupes folkloriques a connu une évolution sensible en matière de communication et de marketing et elle a accompagné les développements enregistrés dans ce domaine à l'ère des nouvelles technologies.
Si par le passé, les membres de ces troupes devaient s'asseoir dans un café ou devant les marchés publics ou encore s'appuyaient sur la méthode dite «de bouche-à-oreille» pour trouver des clients, la situation a bien changé ces dernières années. Ces troupes optent désormais pour la réalisation de cartes de visite qui sont distribuées dans les magasins, les cafés et les stations de transport.
Une méthode qui semble porter ses fruits, estiment les concernés. «Depuis plus de trois ans, je n'ai pas proposé mes services comme je le faisais auparavant. Je reste chez moi, je m'occupe de mes abeilles et de mon poulailler et les gens qui ont besoin de mes services m'appellent. Je prends rendez-vous avec eux, on se rencontre au centre-ville de Bouira et on s'arrange sur tous les détails.
Ensuite j'appelle les autres membres de la troupe pour les informer. J'ai distribué plus de 3 000 cartes de visite à travers les différentes localités de Bouira et de Tizi Ouzou et cette méthode s'est avérée vraiment efficace», se félicite Tahar, chef d'une troupe d'idheballen à Ath Laâziz (nord-est de Bouira). «La plupart des troupes font la même chose. Il faut dire que l'avènement de la téléphonie mobile a beaucoup facilité notre activité, car s'il n'y avait pas ce moyen de communication, le contact avec la clientèle serait beaucoup plus difficile. J'ai même plusieurs cartes de visite d'autres troupes car au cas où je ne pourrais satisfaire la demande d'un client, je me propose de lui trouver une autre troupe», ajoute notre interlocuteur.
En sus des cartes de visite, il y a l'affichage dans les espaces publics. Dans la plupart des cités, on trouve, en effet, des papiers collés aux murs où sont affichés les numéros de téléphone des membres de ces troupes.
Cette technique est prise pour informer une plus grande partie de citoyens, car les cartes de visite s'avèrent parfois insuffisantes et les commerçants ainsi que les transporteurs ne jouent pas leur rôle convenablement. «Il y a certains commerçants qui jettent nos cartes de visite à la poubelle et des transporteurs qui ne les exposent pas de manière très visible et c'est pour cela que nous affichons dans les cités. Une grande partie des gens qui me contacte, me dit avoir trouvé mon numéro sur une affiche.
Je sais que l'affichage anarchique est interdit, mais je trouve que cette méthode porte ses fruits», indique Ramdane, membre d'une troupe folklorique à Mechtras (Boghni). L'Internet est aussi utilisé pour l'opération de marketing. Certaines troupes d'idheballen ont créé des comptes sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) en mettant des vidéos des meilleures fêtes qu'ils ont animées et d'autres images afin d'attirer le maximum de clients.
Et ce sont généralement des jeunes universitaires qui se chargent d'organiser les campagnes de publicité sur le Net pour ces troupes. Ces derniers gèrent les comptes, répondent aux sollicitations et prennent même des rendez-vous avec les clients.