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"Nous sommes dans l'inhumain"




«Le Saint Coran n'est pas un livre de récitation ou une Constitution»Déplorant la haine et la violence, cheikh Bentounès souligne que «pour s'approcher de Dieu, il faut se connaître et se comprendre soi-même d'abord».Considéré comme un héritage culturel et historique, sans pour autant connaître et comprendre le sens caché de la religion, Khaled Bentounès, maître du soufisme en Algérie, n'a pas manqué d'inciter les hommes à réfléchir sur le véritable message du Saint Coran qui est un message universel. «Pour connaître et s'approcher de Dieu, il faut commencer par se comprendre soi-même, afin de vivre sa vie pleinement. Le remplissage des mosquées n'a aucun sens, s'il n'est pas suivi de la connaissance et du respect de l'Autre», c'est par cette affirmation que M.Bentounès a entamé la soirée du jeudi dernier, devant une assistance nombreuse au Musée du Bardo à Alger. Le Saint Coran n'est pas un livre de récitation ou une Constitution que l'on applique dans la société. «Mais, c'est un message universel qui éveille l'intelligence et la sensibilité de l'homme, afin de penser et faire du bien et s'éloigner du mal, comme si Dieu est présent devant nous durant la vie», dira M.Bentounès, qui n'a pas manqué de mettre en valeur, l'art de manière générale pour rapprocher l'homme des sciences de la réalité humaine. S'exprimant à l'occasion de la célébration de la 27e nuit du Ramadhan et sur invitation du Musée du Bardo et de l'artiste plasticienne Zaphira Yacef qui a exposé ses oeuvres intitulées «les 99 qualités de Dieu», M.Bentounès souligne que depuis la naissance d'Eve et Adam, personne n'est revenu de l'au-delà pour raconter ce qui s'y est passé. «Dès lors, il faut vivre dans la noblesse de la valeur humaine et spirituelle, tout en s'éloignant de la violence et de la culture de la haine», dira-t-il. «Nous sommes dans l'inhumain et non pas dans l'humain», déplore ce maître du soufisme qui a fait référence à l'actualité mondiale, et ce qui a été vécu en Algérie dans les années 1990 à cause de la manipulation et l'idéologie politique véhiculée au nom de la religion. Plus pertinent dans son analyse sur la question de la connaissance et la compréhension de la religion, M.Bentounès, ajoute: «On peut aller jusqu'à nier l'existence de Dieu. Mais, Dieu ne viendra pas nous dire pourquoi et nous sanctionner», fera-t-il savoir, tout en soulignant que par conséquent, personne ne peut nier la mort un jour ou l'autre. Evoquant l'importance de la femme, l'invité du Musée du Bardo, souligne que «tout le monde connaît l'origine du monde. On ne peut pas vivre sans la femme et vice versa. La vie est ainsi faite. Plus on est proche et plus on est en harmonie et en confiance avec soi-même», affirme-t-il.Tout en s'appuyant sur des données biologiques et scientifiques,M.Bentounès dira que l'homme est né de l'eau, alors que depuis la nuit des temps, on ne cesse de répéter que «nous sommes nés de la terre». Bentounès pousse l'assistance à l'innovation des connaissances et des idées en prêchant des vérités que personne ne peut contredire. «Le corps de l'homme contient plus de 80% d'eau. Donc, personne ne peut vivre sans l'eau qui préoccupe la planète entière de nos jours», dira-t-il, tout en ajoutant que les batailles tournent et tourneront encore autour de l'eau pour les prochaines générations. Emue par l'exposé, Mme Souad L, admiratrice résume, «nous avons eu droit à un discours religieux apaisé». Poussant vers la réflexion intellectuelle des croyants ou non-croyants, au lieu de rester dans la culture de consommation sans production et création. Quelle que soit la croyance, la personne humaine doit réfléchir et utiliser son intelligence pour le bien-être, la paix, la noblesse et le respect des autres.


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