L'hommage au Sage

Le village Agouni Ahmed des Aït Yenni a vécu jeudi dernier une soirée mémorable. Un émouvant hommage a été rendu à l'un de ses plus méritants enfants, Mellak Hadj Yahia en l'occurence, décédé à l'âge de 90 ans.En effet l'association Azar, du même village, a fait les choses en grand pour honorer la mémoire de celui qui a été un exemple d'humilité, de générosité et de sagesse pour plusieurs générations d'Aït Yenni. Connu pour ses métaphores très fines, son sens du mot juste et son verbe ciselé, Hadj Yahia a laissé un souvenir vivace auprès de ceux qui l'ont côtoyé. D'ailleurs beaucoup d'entre eux, venus de plusieurs contrées de la région, ont témoigné, lors de cette soirée bénie de Ramadhan, de leur amitié et du respect qu'ils portaient à ce grand Sage. La salle prévue pour cet hommage s'étant avérée exiguë, c'est en plein air qu'une dizaine d'artistes ont créé une ambiance du tonnerre au grand plaisir des centaines de personnes venues assister à cette fête-hommage qui s'est poursuivi jusqu'aux environs de trois heures du matin. Parmi l'assistance, figuraient des intellectuels et des élus locaux. Beni Yenni a vécu jeudi dernier une belle soirée ramadhanesque, et Mellak Hadj Yahia, né le 22 février 1923 et décédé le 19 mai 2013, a eu un bel hommage à l'image de ce qu'a été sa vie, dédiée à sa famille, son village et à sa région.Nous sommes réunis aujourd'hui pour se souvenir d'un homme qui a consacré toute sa vie à l'amour du prochain dont nous sommes des témoins vivants et nous nous permettons de vous associer à nous dans cet hommage unique et solennel de cet enfant qui est né dans cette terre historique.Ce qu'a laissé derrière lui Mellak Hadj Yahia est magnifique; une très belle leçon de vie.Homme de principes et fidèle à lui-même, il a toujours respecté ses engagements et ses promesses.C'est par son exemple, que chacun de nous a un jour ou l'autre, bien tenté de l'imiter sans jamais réussir, mais c'est ce qui fait que nous avons tous une partie de lui en nous.Il a su utiliser sa sagesse à bon escient sans jamais devenir imbu de lui-même, il a su consacrer la majeure partie de son existence à aider l'orphelin, l'opprimé et le nécessiteux. Il a procédé d'ailleurs à la donation d'un terrain de son vivant pour servir de dernière demeure à ceux qui vont quitter la vie. Il nous a permis à nous tous, famille et amis de nous enrichir tant par les gestes d'amour que par des souvenirs inoubliables. Nous avons ces trésors en chacun de nous, puisque nous avons tous eu l'immense plaisir et l'honneur d'avoir pu en être les témoins et en bénéficier.Bien que nous acceptons difficilement son départ, notre consolation est que le 19 mai 2013 au moment où quelqu'un près de nous a dit: «Il est parti», il y en a eu d'autres sur le chemin du paradis qui le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux se sont exclamés avec joie «Le voilà», le ciel va pouvoir danser maintenant.Nous tenons au nom de la famille Mellak et alliés à remercier chaleureusement l'association Azar d'Agouni-Ahmed Ath-Yenni pour cette initiative louable et simple telle que l'aurait aimé notre défunt père, qui marquera à jamais nos esprits.