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Niveau de l'école Algérienne



Niveau de l'école Algérienne
La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, veut faire bouger les lignes. «Je suis issue de la recherche scientifique. Cela a certainement de l'influence sur moi. Après bientôt 18 mois à la tête de ce ministère, j'ai remarqué combien les attentes de la société sont si étendues par rapport à l'école.» La ministre, elle-même pédagogue, membre de la Commission nationale de la réforme de l'école installée en 2000 par Abdelaziz Bouteflika, ne manquera pas d'exprimer une opinion sans complaisance de l'état actuel du secteur.Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Lundi dernier, Nouria Benghebrit recevait des responsables de la presse nationale pour expliquer sa démarche. «Aujourd'hui, dira-t-elle, la question que nous tous devons nous poser est la suivante : voulons-nous aller vers une école de qualité '» Autrement dit, elle dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. «Certes, beaucoup de progrès ont été réalisés par l'école algérienne depuis 2000. Il est vrai aussi que, comme toute réforme, le rythme de la réforme du système éducatif est lent. Mais il est temps de passer à une autre étape.»En fait, Benghebrit évoquera longuement ce qu'elle appellera «une perte de repères» dans le secteur. Cela a fini par donner lieu à la banalisation de certaines pratiques nuisibles pour le secteur comme l'absentéisme, l'omerta, et bien d'autres pratiques que, pourtant, toute la société dénonce. «Il est temps de réhabiliter un certain nombre de valeurs essentielles comme celles de l'effort, de la recevabilité». Des valeurs qui constituent, du reste, le cœur même de la charte d'éthique éducative.Benghebrit annonce d'ailleurs que la cérémonie de signature de cette charte est prévue pour dimanche 29 novembre prochain et ce, avec l'ensemble des partenaires sociaux entre syndicats du secteur et associations des parents d'élèves. «Cette charte explicite, dans le contexte actuel, les principes généraux, adossés à des normes universelles, sans pour autant omettre de convoquer avec justesse et pertinence les valeurs propres à notre société.»Selon une déclaration écrite de la ministre, cette charte, qui s'inspire du rapport de réforme de la commission Benzaghou, ainsi que des deux conférences nationales sur l'école de 2014 et 2015, se fixe comme objectif «de sortir le secteur éducatif algérien de l'instabilité chronique, qui l'a marqué ces dernières années, de créer des convergences saines et dynamiques donnant lieu à l'émergence d'une famille éducative, tant sur le plan conceptuel, des représentations que des pratiques individuelles et collectives».La ministre précisera avec clarté qu'il ne s'agit nullement de remettre en cause le droit de grève, que certains syndicats du secteur craignent à travers cette charte. En outre, a-t-elle dit, «nous avons beaucoup écouté les syndicats ces deux dernières années et nous avons même satisfait la majorité de leurs revendications». N'empêche, le constat, incontestable, est bien là . «Le défi principal auquel le système éducatif algérien fait face, demeure, de l'avis des experts algériens et internationaux, celui de la qualité. En effet, le niveau général de l'éducation a besoin d'être rehaussé de toute urgence.»Dans sa déclaration, Benghebrit cite une série de constats amers. «L'école algérienne fait face à des tensions, à une crise de croissance ; elle est tiraillée par sédimentation de dérives et d'insatisfactions, portées par des pratiques relevant aussi bien de la violence physique et symbolique, des cours payants que des modes de comportement pédagogiques d'enseignement et d'évaluation : temps scolaires réduits, langages fondamentaux insuffisamment maîtrisés, absentéisme, taux d'échecs et de déperditions scolaires élevés, parcœurisme, disparités inter et intrawilayas en matière d'acquisition des savoirs et savoir-faire”?»Pour Benghebrit, il est temps de créer un climat favorable à même de favoriser la réalisation de cette ambition «légitime et collective de toute la société, à sasoir une école de qualité, voire d'excellence».L'adhésion à la charte, dont c'est l'objectif final, est ainsi libre, ajoutera la ministre, et ouverte à l'ensemble des acteurs concernés que sont les élèves, les parents d'élèves, les personnels d'enseignement et d'administration, organisations syndicales et associatives.Entre autres ambitions que la ministre fixe aussi à la charte, celle de constituer un cadre de référence en vue d'aboutir ou de revoir aussi bien «la refonte pédagogique, la gouvernance, et la professionnalisation des personnels par la formation». Il est également question, et c'est le but suprême, d'arriver à un mode qui puisse garantir «la crédibilité pédagogique et scientifique de l'école algérienne». Et c'est cela l'essentiel”?




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