Algérie

Mostaganem : Des artistes à la belle étoile



L?hiver est déjà là avec son froid glacial et son lot de SDF, dont une bonne vingtaine d?étudiants de l?école régionale des beaux arts que personne ne veut. Attirés par l?une des plus audacieuse école d?Algérie, tout juste pour s?initier à l?art sous toutes ses formes, ces adolescents sont souvent abandonnés à leur sort une fois sortis des ateliers de céramique ou de miniature. Car, depuis sa création par feu Asselah, alors directeur de l?Ecole nationale des beaux arts d?Alger, l?annexe de Mostaganem n?aura pas eu droit à un lieu d?hébergement. Pendant une bonne partie de la décennie noire, c?est grâce à l?ex-ITA qu?ils trouveront refuge au niveau de la cité des 2 200 lits. Mais dès le transfert de cette prestigieuse école à l?enseignement supérieur, ce sera la descente aux enfers pour ces élèves venus de toutes les contrées d?Algérie. A chaque début d?année universitaire, ils seront ballottés entre les bains maures encore en activité et la rue. Aucun responsable ne tentera ne serait-ce qu?une fois de leur assurer un toit. A chaque rentrée, il faudra une série de lettres et de rappels de la part du directeur de l?école à l?intention des responsables successifs des ?uvres universitaires. La lenteur des démarches, fortement aidée par l?absence de bonne volonté, feront que durant une bonne partie de l?automne et parfois de l?hiver, ces pauvres artistes en herbe passeront les nuits à jouer à cache-cache avec les gardiens des cité « U », qui prendront un malin plaisir à les pourchasser comme de vulgaires bêtes sauvages. Ni leur détresse avérée, ni les incantations récurrentes de leur directeur ne parviendront à amoindrir la position inhumaine des responsables. Ce n?est qu?au bout de multiples rappels que les plus hautes autorités de la wilaya parviendront enfin à infléchir les responsables de l?hébergement. Cette année, deux de ces malheureux auront tenté l?aventure de l?émigration clandestine. Parvenus après une terrible nuit d?angoisse à toucher terre en Espagne, l?un d?eux n?échappera pas à la vigilance des gardes-côtes espagnols qui finiront par l?arrêter et l?expulser. Revenu au bercail, il sera admis à reprendre place à l?école parmi ses camarades. Mais, ni pour lui, ni à fortiori pour plus de 20 de ses collègues, il n?y aura d?hébergement. Alors que les jeunes filles auront trouvé une âme charitable pour les accepter au niveau de la cité de l?Ex-ITA, pour les garçons, ce sera un niet sans bavures.





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