Algérie

Mort d?un lycéen à Béjaïa



Le père en quête de vérité Le 18 octobre dernier, un élève de 16 ans est tombé raide mort sur le terrain goudronné du lycée El Hammadia, dans la ville de Béjaïa. La scène se passait en marge d?une séance de sport. Accablé, Chérif Boudraâ, le père, ne veut pas croire à une fatalité et va jusqu?à émettre de graves soupçons de négligence, non confirmés par ailleurs. Pour lui, son fils est décédé sur le terrain de sport alors qu?il s?adonnait à une partie de basket-ball, là où Juba ne devait pas être pour la raison qu?il était dispensé de la pratique sportive. Quelle responsabilité pour l?administration ? Dans quelles circonstances est mort Juba ? C?est un père, que le temps n?arrive pas à abréger le deuil, qui s?en est remis à la police pour déposer plainte et réclamer la vérité sur la mort de son fils. Selon lui, le défunt « est resté à terre pendant 45 minutes sans secours ». « Il est tombé à 14h15 et n?a été évacué vers l?hôpital qu?à 15h18 », affirme-t-il, en exhibant le constat de décès et aussi un certificat médical délivré par le service de cardiologie de l?hôpital central de l?armée, contre-indiquant toute pratique du sport au défunt. « Mon fils a trouvé la mort sur le terrain de basket-ball en pleine séance d?éducation physique, alors que toute pratique sportive lui est interdite depuis le mois de décembre 2004 », écrit-il dans une requête au ministre de l?Education nationale. Aucune trace de cette dispense au niveau de l?administration du lycée, selon son premier responsable. Cela au moment où le père reste, de son côté, convaincu que le passage de son défunt fils du CEM Naciria au lycée El Hammadia s?est accompagné d?un dossier administratif comportant deux preuves de la dispense : le document du cardiologue ainsi que les deux derniers bulletins scolaires avec la mention « dispensé » dans la case de l?éducation sportive. Pour le proviseur, toute dispense doit être renouvelée chaque année. « J?allais le faire », nous répond le père, qui souligne que le groupe n?était qu?à sa deuxième séance de sport. Pour lui, il y a retard dans la demande du secours. « Nous avons aussitôt alerté les pompiers et le SAMU », affirme le proviseur, qui précise que la victime, qui « n?était pas en tenue de sport » au moment de l?accident, s?est saisie d?un ballon de basket à la fin de la séance. Il faut noter que dans les établissements scolaires, il est fait obligation aux élèves dispensés de la pratique sportive d?assister quand même à la séance. C?est pour les garder « sous la responsabilité de l?enseignant ». Au SAMU 06, on a presque l?assurance que dans des cas similaires de perte de connaissance, la prise en charge se passe sur place et avec célérité. « Même s?il y avait un médecin, on n?aurait pas grand-chose à faire », reste-t-on convaincu au service d?aide médicale des urgences, dont l?équipe, qui s?est déplacée au lycée, « a trouvé la victime décédée ». En nous expliquant la tentative désespérée de l?infirmier, le proviseur ne cache pas que le médecin du lycée était alors « en congé ». « Nous n?avons tout de même pas les moyens d?un hôpital », ajoute, de son côté, le surveillant général devant le professeur de sport, qui laisse exprimer sa colère de se voir accusé de négligence par le père du défunt lycéen. « J?étais le premier à arriver à son chevet », se défend-il, furieusement.



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