Algérie

Mohamed-Salah Hamlaoui. PDG de Cycma



« Notre entreprise est viable si... » Comme beaucoup d?autres, l?Entreprise de motocycles, cycles et applications (Cycma), dont le siège de la direction générale et l?usine se trouvent à Guelma, vivant sous perfusion, passe une longue période de vaches maigres. Cependant, une lueur d?espoir semble pointer à l?horizon. Avant cela, pour la sauver, ses travailleurs ont consenti d?énormes sacrifices avec des départs volontaires (et des lendemains incertains), des départs à la retraite anticipée et à celle proportionnelle. Si bien que son effectif est passé de 1600 travailleurs, au début des années 1990, à 400 actuellement. Avec des dettes et un découvert assez importants, l?entreprise a dû un certain moment payer ses travailleurs en nature : en cyclomoteurs, en vélos et autres pièces de rechange. Elle a dû aussi, pour subsister, recourir au processing, à la sous-traitance. Des séquelles traduites par un solde de tous comptes non encore payé des travailleurs sortis à la retraite s?élevant à 28 milliards de dinars et un reliquat de salaires à 35 milliards de dinars. Au vu de toutes ces étapes, l?entreprise s?est-elle donc aguerrie pour se jeter dans la bataille économique avec ce qu?elle propose maintenant comme plan de relance ? Entreprise du type mono-usine, elle a, en outre, trois unités commerciales, à Alger, Constantine et Oran, et deux points de vente à Ouargla et à Chlef. L?usine tourne actuellement à 40% de ses capacités. Le PDG de Cycma, Mohamed-Salah Hamlaoui, que nous avons contacté répond aux différentes interrogations concernant l?Entreprise de motocycles, cycles et applications. Où en est Cycma qui peine à sortir du marasme et entrer de plain-pied dans l?économie de marché ? Nous avons bénéficié, en 2004, d?une ligne de crédit qui nous a permis de nous approvisionner en inputs et de réaliser un chiffre d?affaires lequel nous a servi à régler beaucoup de problèmes et à payer, entre autres, quatre mois d?arriérés de salaire. Une crédibilité gagnée auprès de la banque qui nous a encore consenti un crédit en 2005, année de transition pour nous, vers un possible équilibre d?exploitation. Le chiffre d?affaires prévisionnel pour l?exercice 2005 est estimé à 240 milliards de dinars, celui d?équilibre aux alentours de 400 milliards de dinars, mais sachons que la mise en place du crédit s?est effectuée fin février. Donc, cette ligne de crédit est aussi destinée aux approvisionnements de production, attendu que les inputs sont souvent disponibles sur le marché national, ce qui va nous faire gagner du temps en matière d?exploitation et nous faire éviter les grands stocks. En dehors de ces lignes de crédit, dont l?effet est limité dans le temps, y a-t-il une stratégie pour relancer cet outil pour aller de l?avant ? Nous avons présenté un dossier portant sur le devenir de l?entreprise, lequel devenir nécessite un assainissement préalable plus une mise à niveau sur les diverses facettes de l?activité de l?entreprise, à savoir sur les plans humain, technologique, sur celui concernant les nouveaux produits, produits conformes à la demande actuelle, tels que par exemple le scooter, le VTT et la voiturette pour handicapé moteur. D?ailleurs, nous avons déjà conçu et commencé à produire de nouveaux produits : un VTT avec suspension avant et arrière et une voiturette pour handicapé moteur avec un démarreur électrique et d?autres aménagements. Enfin, le dossier a été transmis pour approbation à la Société de gestion des participations SGP/Equipag. Donc, avec cette stratégie, l?entreprise peut-elle être viable ? Oui, comme on le sait, l?entreprise a un marché et un personnel qualifié et nous croyons fermement qu?avec l?assainissement et la mise à niveau, nous pourrons redémarrer et prendre notre essor. Cela dit, il ne faut pas oublier les mesures internes qui doivent être prises : délestage des activités et produits non rentables et cession partielle de certains actifs non utilisés de l?entreprise (biens immobiliers et équipements). Selon certains, les prix pratiqués par Cycma sont jugés élevés ? Nos prix sont imbattables. Par exemple, le cyclomoteur Cycma est cédé au détail à 32 000 DA, le produit Peugeot 50 cm3 équivalent au nôtre, pour ne pas le citer, fait 62 000 DA. Quant aux produits asiatiques qui inondent le marché, pas tous bien sûr, nous laissons le soin aux consommateurs et autres utilisateurs d?en juger et d?en apprécier la qualité et le prix. Concernant la voiturette pour handicapé moteur, VHP, on est les seuls fabricants de ce produit, avec 56 000 DA la voiturette, on est les moins chers. Et la pièce de rechange d?origine... Elle est produite actuellement en petite quantité, nous pensons en augmenter la production durant 2005. Le parc roulant en circulation est d?environ 300 000 cyclomoteurs, soit celui existant depuis 20 ans. Donc la demande est importante et Cycma fera son possible avec cette ligne de crédit pour en satisfaire le maximum. Pourquoi les différentes tentatives de partenariat n?ont-elles pas abouti ? Il y a eu des contacts avec des entreprises asiatiques qui ont été infructueux. Ces dernières sont intéressées plus par le côté commercial que par l?investissement. Ce qui, pour notre part, est loin de nous intéresser.



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