Algérie

Mohamed Loukal sous mandat de dépôt


Les poursuites engagées contre Mohamed Loukal concernent essentiellement son long passage à la tête de la BEA, entre 2001 et 2016.L'ancien ministre des Finances, Mohamed Loukal, a été placé, hier sous mandat de dépôt par le juge instructeur près le tribunal de la rue Abane-Ramdane, à Alger, tandis que l'ancien Premier ministre, Noureddine Bedoui, a été mis sous contrôle judiciaire. Mohamed Loukal, qui avait également occupé les postes de gouverneur de la Banque d'Algérie et de président-directeur général de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), est notamment accusé d'attribution " d'indus avantages à autrui " et de "mauvaise utilisation" de sa fonction.
Selon des sources concordantes, les poursuites engagées contre Mohamed Loukal concernent essentiellement la longue période de son passage à la tête de la BEA, entre 2001 et 2016. C'est par le biais de cette institution bancaire publique qu'étaient octroyés la plupart des crédits accordés aux hommes d'affaires qui opéraient dans l'entourage direct d'Abdelaziz Bouteflika.
On ne sait pas encore si des dossiers relatifs à sa gestion à la Banque d'Algérie sont concernés par ces enquêtes. Mais cela fait longtemps que l'homme fait l'objet d'une investigation de la part du pôle spécialisé dans les affaires de corruption au tribunal d'Alger. Convoqué à plusieurs reprises depuis l'été 2019 et entendu dans des dossiers de corruption, Mohamed Loukal n'a, jusque-là, pas été inquiété.
À cette époque, il était ministre des Finances. Entendu le même jour, l'ancien Premier ministre, Noureddine Bedoui, est placé, lui, sous contrôle judiciaire. Il est notamment accusé de "détournement de deniers publics", d'"attribution d'indus avantages et de trafic d'influence".
Récemment, le dernier Premier ministre de l'ère Bouteflika et qui a continué à exercer cette fonction jusqu'à janvier 2020, a été auditionné par les services de sécurité sur sa gestion au niveau de la wilaya de Constantine du temps où il était wali de 2010 à 2013. Selon certaines sources, les enquêteurs soupçonnent Noureddine Bedoui d'avoir accordé des marchés publics à des proches et d'avoir attribué des assiettes de terrain relevant du foncier industriel en dehors de la réglementation.
Bedoui sous contrôle judiciaire
Un autre ancien haut commis de l'Etat a été mis, hier, sous contrôle judiciaire. Il s'agit de Hocine Ouadah, ancien wali de Tizi Ouzou et de Blida. Avec les poursuites officiellement engagées contre ces responsables, c'est la liste des figures du régime Bouteflika accusés de corruption qui s'allonge. En plus de deux anciens Premiers ministres, une vingtaine de ministres et des dizaines de cadres sont en prison.
C'est l'essentiel de ce que comptait le pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika qui est condamné soit pour corruption, soit pour d'autres chefs d'inculpation liés à leur gestion des affaires publiques.
Certains d'entre eux ont déjà été condamnés à de lourdes peines de prison. C'est le cas des anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, qui ont déjà été condamnés dans plusieurs affaires et attendent d'être entendus ou jugés dans d'autres.
D'autres procès concernant les proches d'Abdelaziz Bouteflika sont programmés pour ce mois-ci ou pour octobre prochain. C'est le cas de celui concernant l'ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, et le frère de l'ex-président, Saïd Bouteflika, qui devait se dérouler hier et qui est ajourné au 10 octobre.
Il porte sur des accusations liées à la manière avec laquelle l'ancien garde des Sceaux et l'ex-conseiller du président de la République avaient fait pression sur la justice pour annuler le mandat d'arrêt international lancé contre l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil.

Ali BOUKHLEF
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