Algérie

Mohamed Bekhti. Artiste plasticien



« J?habite un garage ! » Le peintre est en colère. Au lieu d?être en face d?un chevalet, il affronte les vicissitudes de la vie. « Comment voulez-vous que je sois dans mon atelier, alors que j?habite un garage ? » s?insurge-t-il. Mohamed Bekhti, qui a fait connaissance avec les arts plastiques en 1980, se dit aujourd?hui en jachère.  Il semble que vous n?êtes plus inspiré, vous n?avez plus de muse ?  Après plusieurs années de création, ma source est presque tarie. Je ne manque pas d?idées, ni d?inspiration, mais quand l?artiste est submergé par tous les maux de la société, il devient observateur. Je suis père de famille et ma priorité c?est d?abord nourrir mes enfants. Je sens comme une frustration, mais il faut être raisonnable, mon foyer passe avant tout.  Pourtant, vous avez été au summum de votre carrière, si l?on peut dire ainsi, il y a quelques années ?  C?est vrai, et cette nostalgie me fait mal. J?ai exposé en Algérie, au Maroc et dans plusieurs pays d?Europe. L?euphorie passée, je me suis réveillé en me rendant compte que je m?étais oublié et que j?avais oublié ma famille. En fait, c?est comme si j?avais épousé la peinture et qu?autour de moi rien n?existait. Le réveil a été brutal.  Vous êtes pessimiste, mais vous restez toujours peintre, malgré tout?  Ma production a beaucoup régressé. L?art évolue, mais l?artiste s?appauvrit davantage. Et avec la cherté des matériaux (toile, peinture, etc.) ça ne s?arrange pas toujours, cependant, je continue à créer, même si mes travaux dégagent de la tristesse et de la mélancolie? Enfin, j?ose croire qu?il ne s?agit là que d?un passage au milieu d?un tunnel et que le bout est proche?
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