Algérie

Modes d?emploi


La question de l?emploi est, de longue date, au centre de politiques qui se sont avérées volontaristes car fondées sur des approches sélectives. Cela se vérifie lorsqu?il s?agit du travail des jeunes catégories de la population auxquelles sont consacrées des formules toujours spécifiques. Un jeune qui accède à un emploi acquiert de facto un statut de travailleur au plein sens du mot quelle que soit la durée de son contrat ou sa qualification. Les formules actuellement à l??uvre ont montré leurs limites du fait d?abord qu?elles ne représentent que des transitions aléatoires pour des jeunes qui n?entrent jamais réellement, en fait, dans la vie active. Il n?est pas vrai de dire que les jeunes qui relèvent par exemple du préemploi perçoivent des salaires, il s?agit au mieux de maigres pécules qui, dans tous les cas, laissent les intéressés dans la dépendance du milieu familial. Bien sûr, c?est une condition préférable à celle du chômeur oisif qui ne sait pas de quoi sera fait son lendemain. L?Etat ne peut être blâmé, d?autre part, de prendre des initiatives qui allègent peu ou prou le désespoir des jeunes sans perspectives, certes, mais pour lesquels il est certainement nécessaire de trouver des solutions dans le cadre plus large de la politique nationale de l?emploi. Le hiatus réside dans le fait que les jeunes inscrits dans ces processus aléatoires n?ignorent pas que ce sont des pis-aller et que la problématique de leur avenir reste entière. Au-delà du temps imparti au dispositif prévu pour les jeunes, nombre d?entre eux redeviennent au bout d?un an ou de deux ans des demandeurs constants d?emploi. La politique du travail, à cet égard, ne peut être infléchie que par une dynamique économique qui se nourrit de toutes les opportunités offertes par des secteurs fortement demandeurs de personnels qualifiés à des niveaux divers. L?expérience de pays hautement industrialisés a démontré que le concept d?emploi aléatoire du type CPE est inadéquat à répondre au problème de l?insertion. Il ne peut en tout état de cause constituer un substitut à l?apprentissage ou mieux encore à un métier exécutif. En quoi est-il utile au bout du compte d?attribuer un présalaire à quelqu?un qui ne sera qu?un demi-employé sans lui donner la possibilité de s?accomplir socialement dans le secteur pour lequel l?a formé l?université, la grande école ou l?institut. Encore une fois, c?est l?interaction entre le monde du travail et les différents systèmes de formation qui fera la différence en permettant à chacun de faire pleinement son métier. C?est à cette condition que l?accompagnement de l?Etat dans la promotion de l?emploi aura un sens et ne représentera pas, en définitive, de l?argent jeté par les fenêtres. Autrement, ce sera encore la voie laissée au compassionnel et à l?irrationnel. Ce qui est tout de même le cas lorsqu?une question aussi essentielle que l?insertion des jeunes débouche sur des actes manqués ou des demi-mesures. Et cela presque par la force des choses, car l?Etat seul ne peut pas changer l?ordre des choses s?il n?y a pas un effet d?entraînement dans le monde réel du travail.
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