Algérie

16 millions de dinars pour Khaled et Mami LA CULTURE A QUEL PRIX A ORAN '



16 millions de dinars pour Khaled et Mami                                    LA CULTURE A QUEL PRIX A ORAN '
Les activités culturelles niveau de la wilaya d'Oran sont au point au mort ou, dans le meilleur des cas, timides. Ce constat est établi par de nombreux professionnels du secteur. Preuve de cette inertie, l'absence festivités et autres événements culturels d'envergure, proposés. Ces derniers, n'hésitent pas à pointer du doigt les « carences» de ce secteur névralgique.
A ce constat plutôt amer, deux questions s'imposent d'elles-mêmes : Quelles sont les raisons de cette « hibernation » culturelle' Et comment les responsables de ce secteur, à leur tête le directeur de la culture de la wilaya, comptent y remédier'
UNE GESTION DECRIEE
Après le festival : La « fête », mais à quel prix ' Juste après le baisser de rideau du festival d'Al Karama, organisé par la mairie d'Oran en commémoration du cinquantième anniversaire de l'Indépendance nationale, des informations commencent à circuler concernant certains cachets touchés par des artistes. Ainsi, l'on apprendra que Cheb Khaled aurait empoché 7 millions de DA. Dans la même foulée, on indique que Cheb Mami a encaissé 9 millions de DA. Ces chiffres et d'autres animent déjà une controverse, récurrente il faut le préciser, chaque saison estivale depuis plus de dix ans. Certains voient dans ces dépenses un simple jet des deniers publics par les fenêtres. D'autres, au contraire, estiment que le divertissement du « petit peuple », en butte à toutes les difficultés du quotidien, justifient de telles entreprises et se déclarent non-voyants quant aux sommes dégagées pour un tel objectif. Ces derniers avancent un argument de poids : les milliers de milliards dépensés pour les dernières élections ont débouché sur un parlement déjà en vacances. Ne soyons pas naïfs et situons les choses dans leur véritable cadre. L'argent dépensé à Oran et ailleurs s'inscrit dans une démarche des pouvoirs publics, en panne de perspectives, consistant à acheter la paix sociale. En plus, les dernières festivités, couvertes par la presse maghrébine et arabe entre autres, devaient promouvoir une certaine image de l'Algérie, un pays en liesse et donc épargné des remous qui secouent les autres pays de la région arabe. Désertons ces considérations pour des constats plus immédiats. A Oran, le soir, le centre-ville se vide et le Front de mer perd de plus en plus l'affluence d'antan. Et pour cause, une partie des habitants de la ville se rendent aux alentours des grands hôtels de l'Est de la ville, près des jets d'eau. Dès la tombée de la nuit, les alentours du Sheraton sont investis de monde. Ce n'est un secret pour personne, la culture, en toutes ses formes et déclinaisons, est une richesse et un acquis pour la société. De ce fait, si on prend l'exemple de la wilaya d'Oran, il faut bien l'admettre, le secteur de la culture et des divertissements est, et n'ayons pas peur des mots, le parent pauvre, comparativement à d'autres, des secteurs d'activité. D'ailleurs, depuis le début de l'année, les grands événements culturels qui se sont déroulés à Oran se comptent sur les doigts d'une seule main. Le concert du prince du Ray Cheb Mami (auquel la direction de la culture n'était qu'un partenaire secondaire... C'est tout! Pourtant, EL Bahia n'a rien à envier à d'autres wilayas, à l'instar de Timgat ou d'Alger, où les manifestations culturelles sont légions. Selon une source proche de la Direction de la culture, ce « désintérêt » serait essentiellement dû à «la méthode de gestion du secteur et la vision qu'ont les responsables vis à vis de ce segment ».. Autre point soulevé par notre source, celui relatif à « la culture du folklore », laquelle serait prédominante.
« Comment voudriez-vous faire du neuf avec du vieux ' Le domaine de la culture est tellement vaste qu'on ne peut le contenir aux simples pièces de théâtres pour enfants et autres représentations de clowns, et encore moins le limiter à des concours de chant et de poésie! Malheureusement, l'administration actuelle a axé son travail sur les points que je viens de citer » dira notre interlocuteur, et d'ajouter: « Continuer sur cette voie-là, c'est la mort pure et simple de la culture dans son sens le plus noble ».
«LES ARTISTES N'ONT AUCUN AVENIR À ORAN»
Le constat, sans détour, dressé par notre source, est partagé par les artistes de la wilaya, notamment les plus jeunes d'entre eux: Houari Benchenat Absent' C'est pour vous dire qu'à Oran les artistes, en particulier, et la culture en générale, n'ont aucun avenir! ». Pour leur part, les citoyens, en parlant de la culture à travers la wilaya, font état d'un secteur moribond et en déperdition. « De quelle culture parlez-vous' Celle qui éveille les esprits ou bien celle qui sert de façade à l'incompétence des responsables' Si c'est la première, je suis dans le regret de vous annoncer qu'elle se trouve dans un coma profond. Pour la seconde, rien de plus simple, faites un petit tour à la Maison de la culture, je suis certain que vous y trouverez votre bonheur! », nous déclare Abdelkader, prof de droit à la faculté d'Es Senia, d'un air moqueur. Outre le manque d'événements culturels, on constate aussi le manque d'infrastructures, tels que des salles de cinéma, de théâtre...etc. Notre large public des jeunes, au fait de ce qui se fait sous d'autres cieux, réclament d'être du monde. Ils veulent vivre exactement la même chose que leurs semblables ailleurs. Comment budgétiser la satisfaction d'une telle revendication '
80% DU BUDGET A ETE BOUFFE PAR CES ARTISTES
Dans ce contexte et dans une lettre ouverte adressée aux oranais, un collectif de citoyens d'Oran a dénoncé la mascarade culturelle qui s'est déroulée, à l'occasion du 50ème anniversaire de l'indépendance, au théâtre de la verdure d'Oran. Durant cette manifestation, le programme n'avait rien avec l'anniversaire de l'indépendance et celle de la jeunesse et 80 % du budget alloué à cette manifestation a été bouffé par les artistes algériens venant de l'étranger ont-ils constaté. C'est ainsi que le chanteur du rap Lotfi double Kano a touché une grande somme et il lui a été demandé de ne pas critiquer les élus d'Oran et durant sa présentation, il a brossé ces derniers. Dans ce contexte, même des élus se sont déplacés en France et Maroc pour traiter avec des boites privées où ses producteurs ont exigé des cachet immense payable en devise ainsi que le versement de 50 % avant le spectacle et les autres après le concert et notons aussi que plusieurs algériens résidents à l'étranger et en Algérie possèdent des boites et ils ont proposé ces artistes avec des cachets bien étudiés.
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