Algérie

Michèle Alliot-Marie à propos de l?Union Pour la Méditerranée



« Méfiez-vous des rumeurs » La lutte antiterroriste reste, aux yeux de Michèle Alliot-Marie, « au c?ur » de la coopération algéro-française, soulignant que, pour la France, l?Algérie est un « partenaire clé » dans la lutte contre ce phénomène. Relation d?exception », « pays clé », « partenaire stratégique d?importance », la ministre française de l?Intérieur, Michèle Alliot-Marie, s?est répandue hier en épithètes flamboyantes pour qualifier les rapports entre la France et l?Algérie dans la pure tradition chiraquienne. Et pour couronner le tout, M. A. M. exhume le fameux « partenariat d?exception » cher à l?ex-président Chirac qui sert désormais de feuille de route à la coopération franco-algérienne. MmeAlliot-Marie, qui a dit sa « joie d?être à Alger », expliquera longuement « la nécessité » d?aller vers l?union pour la Méditerranée dans un « monde dominé par les ensembles régionaux qui se constituent pour défendre au mieux leurs intérêts ». Regardez l?Inde, la Chine et l?Amérique latine qui sont démographiquement des ensembles économiques immenses avec des milliards d?habitants. Nous aussi au niveau de la Méditerranée, nous avons besoin d?un grand marché », soutient l?hôte de Zerhouni qui ne souhaite pas attendre 2025 pour constituer cette union. Quid du contenu de ce projet qui sera créé le 13 juillet prochain à Paris ? Michèle Alliot-Marie ne s?y est pas étalée précisant que cela fera l?objet de propositions de tous les partenaires. Elle concédera cependant que « l?Algérie, qui jouit d?une position stratégique et fondamentale dans la région, est à même de jouer un grand rôle dans cette union ». Elle suggère ainsi qu?il ne saurait y avoir d?Union de la Méditerranée sans le visa de l?Algérie. Pour autant, Mme Alliot-Marie s?est montrée évasive, voire gênée aux entournures quand elle a été interrogée sur des informations récurrentes faisant état de la répartition des postes clés dans les structures décisionnelles de la future Union pour la Méditerranée. « Méfiez-vous des rumeurs », lance M. A. M, le sourire en coin. Et de préciser qu?« on ne va pas mettre la charrue avant les b?ufs », manière de suggérer qu?il sera d?abord procédé à la création de cette entité puis viendront les strapontins. « L?Algérie, un pays clé » On notera que la ministre n?a pas démenti ces « rumeurs » malgré notre insistance. De la même manière qu?elle n?a pas voulu commenter l?annulation de la visite de Bernard Kouchner à Alger, ironisant, tout sourire : « Contentez-vous, cette fois, du ministre de l?Intérieur ! » Il ressort de son discours sur la question que l?urgence était que l?Algérie intègre le groupe, sans condition si possible, quitte à ce qu?elle subisse une douche froide une fois dedans. Et tout porte à croire que les belles formules de M. A. M sont précisément destinées à titiller l?ego de Bouteflika pour qu?il donne l?onction d?Alger au forum méditerranéen de Sarkozy. Mme Alliot-Marie a d?ailleurs affirmé avoir demandé au président de la République « sa propre analyse stratégique par rapport au contexte régional et sur le devenir des principaux défis qu?ensemble l?Algérie et la France ont à relever ». Une problématique qui épouse parfaitement les contours esquissés de la future Union pour la Méditerranée sur laquelle Bouteflika devra livrer sa sentence. Consciente que la France, malgré son légendaire soutien à Rabat, ne pourrait mettre Alger entre parenthèses dans son projet régional, Michèle Alliot-Marie soulignera que « face aux grands risques et défis actuels, ce n?est pas un pays séparément qui peut faire les choses, mais il faut être plus fort et on est toujours plus fort ensemble ». M. A. M. en veut d?autant plus que les enjeux et les défis à relever au niveau de la Méditerranée sont immenses. Mais au-delà de cette histoire de « statut particulier » promis ou réclamés, la présence d?Ehud Olmert à Paris risque fort d?inhiber Bouteflika et d?autres dirigeants arabes, alors même qu?un massacre est commis à Ghaza par l?armée israélienne. Cette hypothèque n?empêche pas Alliot-Marie de caresser dans le sens du poil via des formules ronflantes. Elle a ainsi considéré l?Algérie comme « un partenaire stratégique de première importance pour la France dans tous les domaines, que ce soit économique, culturel, sécuritaire ou sur le plan de la circulation des personnes ». Mais la lutte antiterroriste reste aux yeux de M. A. M. « au c?ur » de la coopération algéro-française, soulignant que, pour la France, l?Algérie est un « partenaire clé » dans la lutte contre ce phénomène. Accord parfait également sur la lutte contre « la montée des sectes et de leurs actions » dans une allusion au prosélytisme religieux qui a cours en Algérie et en France. Avec le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, Alliot-Marie affirme avoir plaidé en faveur d?une « vision tolérante de l?exercice des religions ». Comprendre qu?elle s?est plainte de la situation des chrétiens d?Algérie dans le sillage de l?application de loi sur les cultes non musulmans. La ministre française de l?Intérieur mais aussi des Cultes s?est d?ailleurs recueillie symboliquement hier aux cimetières chrétien et juif de Tlemcen.


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