Algérie

Michael Moore accuse Bush de vouloir le faire taire


Michael Moore accuse Bush de vouloir le faire taire A quelques jours de la première, au Festival de Cannes, de «Sicko», son dernier film qui éreinte le système de santé américain, Michael Moore accuse George W. Bush de tentative d’intimidation. Le réalisateur fait l’objet d’une enquête pour violation de l’embargo contre Cuba, où il avait fait soigner en mars dernier une dizaine de secouristes du 11-Septembre. L’auteur du documentaire brûlot à succès «Fahrenheit 9/11», Palme d’or en 2004, qui dénonçait la gestion de la crise des attentats du 11 septembre 2001 par le président des Etats-Unis, estime dans une lettre adressée vendredi au secrétaire du Trésor américain Henry Paulson que la Maison-Blanche pourrait avoir ouvert cette enquête pour des raisons politiques.«Pendant cinq ans et demi, l’administration Bush a ignoré et négligé les héros de la communauté du 11-Septembre», écrit-il dans cette missive affichée sur le site Internet de gauche «Daily Kos». «Ces premiers sauveteurs héroïques ont été livrés à eux-mêmes, sans couverture de santé et sans soins». «Je comprends pourquoi l’administration Bush s’est lancée à ma poursuite: j’ai tenté d’aider les mêmes personnes qu’elle refuse d’aider. Mais à moins que George W. Bush rende illégale l’aide de son prochain, je n’ai enfreint aucune loi et je n’ai rien à cacher», lance Michael Moore. Et de souligner que les laboratoires et les groupes de santé privés qu’il dénonce dans «Sicko» ont largement financé la campagne de réélection du président Bush en 2004, et appuient depuis quatre ans les candidats républicains. «Je peux comprendre pourquoi le principal bénéficiaire de ces contributions -le président Bush- voudrait harceler, intimider et potentiellement empêcher ce film d’être vu par un public le plus large possible», accuse le pamphlétaire. Les responsables du Trésor à Washington se sont refusés à tout commentaire sur la lettre, invoquant le devoir de réserve sur les enquêtes en cours. Harvey Weinstein, patron de la maison de production de «Sicko», a, pour sa part, assuré à l’Associated Press que Michael Moore voulait, non pas diviser le pays, mais au contraire permettre aux démocrates et républicains, «qui adorent le film», «de se rapprocher» pour améliorer le système de santé. «Le moment choisi est stupéfiant. On pourrait croire que nous sommes à l’origine de cela. On dirait un roman!», ajoute-t-il, soulignant la publicité ainsi faite au documentaire, qui sera projeté à Cannes le 19 mai et sortira dans les cinémas aux Etats-Unis le 29 juin. A Cuba, l’organe du Parti communiste, «Granma», voit en Michael Moore une victime de la censure et de l’embargo qui frappe l’île de Fidel Castro depuis 45 ans. «Toute ressemblance avec le Maccarthysme ne serait pas fortuite», écrit-on, faisant référence à la chasse aux communistes dans les années 50 aux Etats-Unis. Dans une lettre datée du 2 mai, le Trésor informait Michael Moore de l’ouverture d’une enquête civile pour une possible violation de l’embargo commercial américain limitant les déplacements vers Cuba. Il dispose de 20 jours ouvrables pour fournir des détails sur son séjour dans l’île et les noms des personnes qui l’y ont accompagné.


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