Algérie

Meskiana (Oum El Bouaghi)




Une jeunesse blasée Que peut bien offrir une ville de l?intérieur du pays comme Meskiana, où à l?endémique chômage se greffe un vide culturel flagrant ? Rien ! Absolument rien ! Principalement en été où les jours s?étirent à force de farniente, de paresse et d?oisiveté. A Meskiana, une ville de 30 000 âmes, il n?existe ni cinéma, ni blibliothèque, ni piscine municipale. Chose qui a fait dire à un jeune : « Nous sommes dans la salle d?attente de l?enfer, nous mangeons du pain et attendons la fin ! » Ce qui exacerbe la situation, c?est le manque de débouchés pour les dizaines de jeunes licenciés et ingénieurs... Ces derniers ont frappé à toutes les portes, en vain ! Le travail, c?est ce qui fait le plus défaut. D?ailleurs, comment en offrir quand il n?y a ni investissement ni création de nouvelles entreprises. L?unique unité, dont dispose la ville, la société Elatex, spécialisée dans le lavage et le peignage de la laine, a, après de drastiques et successives compressions, arrêté sa production, faute de matière première et assainissement de sa situation vis-à-vis de Sonelgaz et de la CNAS. Elle croule sous de multiples dettes. Pour rétablir le courant électrique, Elatex doit verser la rondelette somme de 380 millions de centimes, sans parler de la réfection ou de la rénovation de la tuyauterie et des machines. Hormis l?agriculture, la région de Meskiana n?a pas une vocation spécifique, ni une stratégie de développement qui profite aux habitants, notamment aux jeunes cadres. Dernièrement, la ville a bénéficié de 120 postes entrant dans le cadre du préemploi. Cela reste éminemment insufisant, eu égard à la demande toujours croissante. De guerre lasse, de nombreux jeunes ont jeté leur dévolu sur le commerce informel pour subvenir à leurs besoins et ceux des leurs. Certes, il y en a qui ont pu constituer un fonds de commerce plus ou moins intéressant. Mais la plupart ne parviennent qu?à gagner leur croûte. Contrairement à Aïn Fakroun où les jeunes ont pu investir le créneau du prêt-à-porter, devenant de fait de vrais boss à l?échelle de plusieurs wilayas, Meskiana n?arrive pas à sortir de l?ornière malgré sa position stratégique. Une position stratégique qui pourrait lui conférer une place de choix. La ville constitue le point de jonction entre quatre chefs-lieux de wilaya : Souk Ahras au Nord, Tébessa à l?Est, Khenchela au Sud et Oum El Bouaghi à l?Ouest. Qu?est-ce qui fait donc que la ville demeure à la traîne en matière d?investissements, spécifiquement dans le domaine économique et commercial ? Des jeunes, pour ironiser sur cette situation, multiplient les calembours et les boutades : « Nous, on voit passer le développement, les richesses nous passent sous le nez, et on n?arrive pas à les saisir ! » En effet, toutes sortes de marchandises transitent par Meskiana qui ne profite pas de sa position stratégique, entre Tébessa et Aïn Beïda, deux villes où le commerce prospère au profit de leurs populations respectives. Par contre, ce qui prolifère à Meskiana ce sont les petits kiosques qui ne pratiquent que le commerce du tabac poussant les jeunes à en consommer. On se demande qui a autorisé l?implantation de ces « kiosquettes » un peu partout dans les quartiers populeux ! Est-ce que nos édiles pensent qu?en laissant faire, cela va réduire le chômage ? Nenni ! Pour occuper la jeunesse, il est urgent d?envisager d?autres solutions et de préconiser d?autres remèdes. En attendant, les jeunes végètent à l?ombre des rues pour tuer le temps. Ce temps qui n?est plus précieux pour eux. Faute d?un travail lucratif, ils se résignent, acceptant le fait accompli, celui de se complaire dans l?oisiveté et la farniente.





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