Algérie

Menaces de mort, chantage et manipulation



Que se passe-t-il à l’EGSA ? Le torchon brûle entre la Direction générale de l’EGSA-Oran, la gestionnaire des aéroports Ouest et Sud-Ouest algériens et le bureau syndical qui regroupe la majorité des travailleurs, au moment où l’affluence estivale bat son plein. Ce n’est plus chaud, c’est brûlant. Mardi soir, le thermomètre des relations entre le P-dg, Hadj Larbi Nasreddine, et le Directeur du comité des participations, Mekid, a encore grimpé de quelques degrés. Accueilli par les banderoles et les huées de dizaines de travailleurs, à chaque fois qu’il arrivait à son bureau, le directeur se dit déterminé à ne pas céder un iota aux simagrées illégitimes des travailleurs, a-t-on appris. Et pour faire monter davantage le mercure déjà bouillant, hier après-midi, le conseil de discipline, demandé par la direction, a été tout simplement boycotté par les concernés. Une mutinerie qui va sûrement faire couler beaucoup d’encre, déclareront des observateurs externes. En effet, les travailleurs observent, depuis lundi après-midi, en dehors des heures de travail, un sit-in devant le siège de la Direction, en guise de protestation contre «les agissements de la Direction qui sont aussi arbitraires qu’intempestives», évoqueront les protestataires. Le conflit que couve l’EGSA depuis le 25 mai dernier, date à laquelle le nouveau bureau syndical a été installé, s’est appesanti encore lorsque le directeur a provoqué un conseil de discipline contre le directeur du comité des participations qui est menacé de suspension voire de révocation. Le conseil de discipline devait rendre son verdict en fin de journée d’hier. Le concerné ne sera pas présent car ce «tribunal s’apparente à un procès stalinien sans fondement», ont déclaré les travailleurs qui semblent déterminés à soutenir leur collègue et à n’importe quel prix, relève-t-on de leurs déclarations. La genèse du nouveau conflit remonte au début de la semaine dernière lorsque des documents de gestion interne de l’entreprise, à savoir ceux comportant des facturations et des volets financiers, ont été adressés à plusieurs responsables de services ainsi qu’à la tutelle, le ministère des Transports. D’après des sons de cloche émanant de la Direction générale, cette affaire de fuite de documents n’est pas du tout vénielle, mais elle constitue une faute professionnelle grave qui requiert une sanction devant le conseil de discipline. Et d’ajouter que cette fuite de documents officiels de l’entreprise s’apparente à un chantage déguisé pour faire pression sur la direction afin de la faire plier pour des considérations purement personnelles. Un niet catégorique provient des délégués syndicaux qui déclarent que «ces documents ont été adressés exclusivement au ministre des Transports, Amar Tou, et que «les déclarations de la direction ne sont que des écrans de fumée pour masquer, comme on le peut, les anomalies qui entachent la gestion de l’entreprise. Les violations évoquées dans la correspondance adressée, avant-hier, au ministre sont graves et menacent même l’avenir des travailleurs déjà mal en point. Nous demandons donc un audit exhaustif pour élucider les anomalies constatées», avant d’ajouter que «nos revendications sont tout à fait légitimes. Les hors-la-loi, ce ne sont pas les travailleurs qui ont peur d’être le dindon de la farce dans cette gabegie». Ce conflit a pris une dimension plus grave lorsqu’une plainte a été déposée par une responsable qui, selon ses dires, a été l’objet de menaces de mort. Elle nous déclara qu’elle a reçu des appels anonymes la menaçant textuellement de mort s’il elle ne se rétracte pas. Elle nous montra un texto la menaçant effectivement de... mort. Enfin, l’affaire est entre les mains de la justice qui tranchera. Egalement, d’autres revendications ont été adressées à la tutelle par les travailleurs, à l’instar de la levée du gel sur les salaires qui sont restés au statu quo, depuis belle lurette, et l’élaboration d’un plan de carrière. Les travailleurs regroupés autour de leurs délégués syndicaux menacent de renforcer leur mouvement de protestation si la tutelle reste sourde à leurs doléances. In fine, on relève que tout le monde accuse indirectement tout le monde. Affaire à suivre.   Zitouni Mustapha 



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