L?information publiée hier par la presse marocaine citant des sources policières a de quoi donner froid dans le dos : une escouade de 250 terroristes marocains talibans ayant échappé à la traque des Américains en Afghanistan et au Pakistan ont trouvé refuge au Maroc. Les services de sécurité marocains sont sur le qui-vive pour mettre la main sur ces dangereux activistes parmi lesquels se trouve un fort contingent de spécialistes en explosifs. S?il faut se féliciter du fait que la coopération internationale sur la lutte antiterroriste soit devenue désormais une préoccupation largement partagée par la communauté internationale qui a pris conscience de la dimension planétaire du phénomène terroriste, il reste que la même vigilance et la même disponibilité doivent prévaloir au niveau régional. L?Algérie a trop souffert de la solitude de son combat contre le terrorisme pour mesurer combien il était difficile de vaincre un phénomène aussi ravageur dans un environnement géopolitique régional peu sensible à la tragédie vécue par l?Algérie, lorsqu?on ne soufflait pas sciemment sur la braise pour déstabiliser le pays. Les frontières ouest du pays étaient devenues en effet la voie royale des terroristes qui avaient établi leurs bases arrière dans le pays voisin marocain. Avec le réchauffement du climat politique entre Alger et Rabat, la coopération bilatérale dans le domaine de la lutte antiterroriste devrait naturellement figurer au premier rang des préoccupations des deux pays. L?Algérie qui sort victorieuse du phénomène terroriste dispose d?une expérience, d?une expertise et d?un fichier étoffé d?activistes qu?elle pourrait mettre à la disposition du Maroc pour lui permettre de lutter efficacement contre le terrorisme qui ne semble pas près d?abdiquer dans ce pays en dépit des coups de filet spectaculaires opérés par les services de sécurité dans les milieux islamistes intégristes marocains. Pour sa part, l?Algérie gagnerait également beaucoup de la mise en place d?une stratégie de lutte antiterroriste commune et concertée car, même si le terrorisme a été réduit à l?état résiduel, la menace est permanente. L?annonce de la présence de 250 talibans au Maroc ne peut pas laisser indifférents les services de sécurité algériens. L?échange d?informations sur les réseaux terroristes et leur mouvement doit être facilité non seulement entre les deux pays, mais aussi à l?échelle plus vaste du Maghreb où la menace terroriste est également bien réelle.
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Posté Le : 04/04/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Bensalem Sofiane
Source : www.elwatan.com