Algérie

Melzi assigné à résidence surveillée




Assigné à résidence surveillée depuis mercredi dernier, l'ex-directeur général de la résidence d'Etat Sahel de Club-des-Pins et de la Société d'investissement hôtelier (SIH), Hamid Melzi, ne passe plus un seul jour sans être conduit dans les locaux du centre Antar de sécurité militaire situé à Ben Aknoun pour y subir, chaque fois, un nouvel interrogatoire.Arrêté mardi dernier en fin de journée près de l'hôtel Sheraton à l'ouest d'Alger, l'énigmatique Hamid Melzi serait non seulement soupçonné de malversations financières dans les multiples projets qu'il a gérés, mais aussi d'avoir joué un rôle logistique de liaison, notamment entre des pontes du pouvoir hostiles au changement radical revendiqué par le peuple depuis le 22 février dernier. Son arrestation avait été précédée par celle de sa secrétaire à la résidence d'Etat et de son assistante à la SIH dans la matinée de la même journée, lesquelles avaient été interrogées pendant tout l'après-midi, avant d'être relâchées aux environs de 19h, quelques minutes seulement après l'interpellation de leur ex-patron. Hamid Melzi, dont le nom figurerait depuis fin mars dernier parmi les personnes faisant l'objet d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN), avait été limogé, il y a quelques jours, par la présidence de la République, une première fois de la direction de la résidence d'Etat de Club-des-Pins, puis de la SIH, considérée comme un véritable empire dont les actifs avoisineraient les 2 milliards de dollars et placée directement sous la coupe du Premier ministère. Certaines informations distillées çà et là lui prêtent d'ailleurs le fait d'avoir été missionné à un moment donné comme messager très actif entre Saïd Bouteflika et l'ancien patron des services de renseignement, Mohamed Mediène alias Toufik. Hamid Melzi, qui a vu défiler dans ses loges de Club-des-Pins la majorité des hauts responsables de l'Etat dont des ministres, des magnats de la finance et des hauts gradés des services de sécurité tous corps confondus pendant plus d'un quart de siècle, est considéré comme une véritable boîte noire que lui-même aurait sciemment entretenue afin de se prémunir. D'où, en effet, il détiendrait sa "puissance" et une réputation de personnalité inamovible du système. Une certitude réside cependant dans le fait que les interrogatoires de Hamid Melzi ont largement porté sur les marchés contractés par la SIH dans le cadre des multiples projets gérés directement par son puissant patron et des budgets faramineux alloués mais validés toutefois par le Conseil de participation de l'Etat (CPE). C'est dire que la chute de Melzi entraînerait fatalement de lourds soupçons sur les implications de hauts responsables, dont des ex-ministres, voire des chefs de gouvernement considérant le statut de la SIH-holding publique.
Kamel Ghimouze


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