Algérie

Médicaments à Béjaïa



Les craintes des pharmaciens La pharmacie est-elle une activité enrichissante sur le dos du malade ? Pour la famille des pharmaciens d?officine, la réflexion nécessite un « recentrage des débats », d?où la tenue récemment, dans l?enceinte du théâtre de Béjaïa (TRB), d?un salon sur le médicament générique et l?assurance maladie. « Ce n?est pas la marge du pharmacien ou de l?importateur qui a métamorphosé les prix, c?est plutôt l?érosion du dinar. » Ces « éclaircissements » sont de Mustapha Ouguergouz, membre actif du SNAPO-Béjaïa pour qui les vignettes font foi de « l?honnêteté » de ses confrères. Il considère la pharmacie comme « un espace de médecine ambulatoire, un prolongement des soins » et préfère parler de « dispense que de vente de médicaments ». Mieux que cela, M. Benamri, président national du SNAPO, considère que les officines sont « économiquement instables » et dans « la difficulté d?assurer une rentabilité ». De fait, le syndicat continue à revendiquer d?aligner les marges bénéficiaires appliquées par celles-ci au développement des prix du médicament. Il réclame la révision de cette grille en soulignant une chute continue de ces marges. En attendant, pleins feux sur le médicament générique. La rencontre à l?initiative du bureau de wilaya du Syndicat national algérien des pharmaciens d?officine (SNAPO) a été aussi une occasion pour les professionnels de dire que la solution au problème de la facture élevée est dans le médicament générique pour ce qu?il affiche comme prix moins chers. Dans la production nationale du médicament, le générique, dont un répertoire n?existe malheureusement pas, détient une part de 44 %. Saïdal, qui projette de mettre sur le marché 17 nouveaux produits, a pour elle seule une nomenclature de 165 génériques. « Des patients manifestent souvent des réticences quand il leur est proposé des génériques à la place des molécules mères qui sont pourtant plus chères », nous dit Nassim Djama, responsable du SNAPO-Béjaïa, qui pense devoir lever les tabous. Depuis 1992, la loi a donné, en vertu du décret n°92-284, toute latitude au pharmacien de remplacer un médicament prescrit sur ordonnance par un médicament générique qui lui est équivalent. « Un droit de substitution qui peut faire diminuer la facture à l?importation et celle des remboursements », a précisé M. Benamri qui estime que le pharmacien « doit jouer son rôle dans le système de santé ». Lever les tabous La facture des remboursements « risque une augmentation exponentielle si on n?adapte pas d?autres comportements plus corrects. Nous risquons à la longue de fermer », avertit M. Amrouche, directeur CNAS-Béjaïa qui fait état d?une dépense individuelle par titulaire d?une carte du tiers payant de 21 000 DA à Béjaïa (la moyenne nationale est de 18 000 DA/an). Dans ce cadre, plus de 9 millions d?ordonnances ont été réglées pour une dépense totale de près de 18 milliards de centimes. Un nouveau système, qui permet, entre autres nouveautés, la « dédomiciliation », est à l?étude pour la gestion du tiers payant, dont la procédure actuelle n?a pas manqué de soulever certains mécontentements parmi les pharmaciens. C?est ainsi que le SNAPO-Béjaïa, par le biais de son président, se plaint « du monopole des cartes détenues par un noyau de pharmaciens qui met en souffrance le reste des confrères ». « Nous demandons à ce que le nouveau système proposé par la CNAS soit vite mis en place », ajoute M. Djama, dont le bureau de wilaya, soutient-il, serait composé d?une « centaine d?adhérents » sur les 140 pharmacies implantées dans la wilaya.
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